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Consommation de viande en Suisse
La viande reste une grande composante du régime alimentaire en Suisse. Au cours des douze derniers mois, les ménages suisses ont acheté en moyenne pour plus de 1000 francs de viande ou de produits à base de viande chez les détaillants. Néanmoins, la composition de ces achats varie considérablement d’un ménage à l’autre. C’est ce que révèle une analyse du Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche (DEFR) et de l’Office fédéral de l'agriculture (OFAG) publiée dans le bulletin du marché de la viande de septembre.
L’analyse révèle en particulier quels sont les ménages pour qui la viande est une denrée de consommation courante et quels sont ceux pour qui elle est plutôt l’objet d’une compression des dépenses.
Le panel de consommateurs Nielsen Suisse se compose de quelque 4 000 ménages de Suisse alémanique et de Suisse romande (le Tessin n’y figurant pas). Les achats ont été enregistrés pour chacune des personnes constituant le ménage, pendant toute l’année. Chaque consommateur composant le panel a indiqué la quantité et le prix de tous les produits achetés. Les données publiées dans le rapport concernent les achats de viande fraîche et de charcuterie. La viande entrant dans la composition de produits préparés tels que les sandwiches, les lasagnes, les pizzas, etc.,n’y est pas mentionnée, précise le bulletin.
Consommation plus élevée chez les ménages nombreux et aisés
Les ménages suisses présentent une grande hétérogénéité. Pour plus de deux tiers, ils se composent d’une ou deux personnes, le tiers restant étant composé de trois personnes ou plus (enquête de l’OFS sur les ménages). À cette hétérogénéité répond celle qui marque la consommation de viande. Celle-ci dépend en particulier du revenu dont disposent les ménages. On constate sans surprise que les ménages dont le revenu est le plus faible sont ceux qui consomment le moins de produits à base de viande (viande fraîche et charcuterie). L’écart séparant les revenus les plus bas (moins de 35 000 francs par an) et les revenus les plus élevés (plus de 110 000 francs par an) représente une différence de 79 % dans la consommation de viande (37,4 kg contre 66,9 kg). Du point de vue des dépenses, la différence atteint même 119 % (656 francs contre 1 441 francs).
Par ailleurs, les familles achètent plus de viande (72,6 kg) que les ménages sans enfants (48,3 kg) : la différence est de 50 %. Soulignons toutefois que ces chiffres ne représentent pas la consommation individuelle : la consommation plus modeste des ménages sans enfants s’explique aussi, en partie, par le fait que la plupart des ménages sans enfants sont majoritairement moins nombreux. Si l’on tient compte de ce paramètre, la consommation des ménages avec enfants n’est que de 29 % plus élevée.
Préférence romande pour les produits de haute valeur
Une comparaison géographique fait apparaître d’autres différences. Chez les ménages ruraux, les achats de viande sont d’environ 25 % plus importants que dans les régions urbaines, et les dépenses y sont de 18 % plus élevées.
Aucune différence ne marque la quantité de viande consommée de part et d’autre de la frontière des langues. Les dépenses sont un peu plus élevées en Suisse romande, où elles se montent à 1 080 francs, contre 1 055 francs en Suisse alémanique (+2,4 %). Les Alémaniques achètent plus de charcuterie, et les Romands plus de viande fraîche. Inversement, la charcuterie est une denrée plus chère en Suisse romande, tandis que la viande fraîche se paie plus cher au kilo en Suisse alémanique.
Abstraction faite des disparités entre régions linguistiques, la répartition de la consommation entre viande fraîche et charcuterie est équilibrée au sein des ménages : en volume, les achats de viande fraîche sont de 50 % supérieurs aux achats de charcuterie.
La composition du ménage influe sur la consommation de viande
La présente analyse met également en évidence la diversité des habitudes de consommation de viande en fonction des ménages. Le phénomène peut être expliqué suivant différentes approches. D’une part, l’alimentation des familles nécessite généralement plus de viande, étant donné que ces familles sont forcément plus nombreuses que les ménages sans enfants. D’autre part, les ménages citadins et ceux dont la personne de référence est jeune sont généralement moins nombreux, tandis que, dans les régions rurales, on compte plus de familles. En outre, les ménages disposant d’un revenu plus faible sont aussi des ménages plus petits ou composés de retraités, qui achètent moins de viande.
Le résultat de cette analyse des achats de viande au détail sur les douze derniers mois ne représente qu’un instantané. Et les analystes de préciser que, compte tenu du débat qui agite la société sur les questions de la protection du climat et du bien-être des animaux, on ne saurait prédire actuellement quelle sera l’évolution de la consommation de viande ces prochaines années.
AGIR/SP