Main Content
Dans les coulisses du marché suisse du porc
Dans notre pays, le marché du porc est en crise. Jamais les prix payés aux producteurs n’ont été aussi bas, lors même que les coûts de production ne cessent d’augmenter. Une journée de presse permettant aux représentants des médias de découvrir les coulisses de la production porcine suisse a été mise sur pied le 28 août à Sempach-Neukirch. Des spécialistes ont livré des informations détaillées sur les aspects liés à ce secteur, notamment l’évolution du marché, la qualité de la viande, la recherche et l’écologie. Les visites d’un laboratoire et d’un élevage porcin moderne à Rain ont complété la présentation.
Santé et bien-être
Dans les programmes d’élevage, l’amélioration de la santé des animaux et de leur résistance aux affections sont prioritaires. Objectifs, stabiliser le niveau sanitaire et éviter la transmission de maladies, par exemple en renforçant l’immunité des porcs contre la bactérie Coli-F18.
Le bien-être animal étant en Suisse un élément important de l’élevage, les producteurs doivent assumer des frais supplémentaires. En matière de protection des animaux, de grandes différences sautent aux yeux entre les conditions qui prévalent en Suisse et celles qu’on rencontre dans les autres pays. En Allemagne, le pays qui exporte le plus de viande de porc chez nous, les installations comptant jusqu’à 10'000 têtes ne sont pas une rareté. En Suisse, au contraire, la moyenne est de 190 têtes, voire la moitié pour les quelque 30% d’exploitations produisant sous le label d’une détention particulièrement respectueuse des animaux ou garantissant des sorties régulières en plein air.
Sale temps pour les producteurs
Les facteurs économiques sont aujourd’hui au centre des préoccupations. Les prix payés aux producteurs suisses sont insuffisants: à Fr. 3,30 le kilo, la production porcine n’est pas rentable. Pour beaucoup d’éleveurs qui ont investi dans des infrastructures et donc souhaitent poursuivre cette production, les frais fixes sont élevés. En moyenne, les coûts de production en Suisse sont le double que dans l’UE.
Alors que les prix du fourrage continuent de monter, trop de porcelets naissent et il y a surabondance de viande sur le marché. Dans ce secteur comme dans d’autres, les prix chutent lorsque l’offre est plus forte que la demande. C’est pourquoi Suisseporcs, l’organisation faîtière des producteurs, appelle à une réduction des effectifs. Pour le directeur, abaisser le niveau des exigences ne saurait en effet entrer en ligne de compte: «Pour nous il n’y a qu’une qualité, de A à Z!», déclare Félix Grob, co-organisateur et intervenant lors de la rencontre avec la presse à Sempach.
SC/AGIR
Source: dossier LID
www.suisseporcs.ch