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Forum Prométerre Centre, La Côte et Jura, à Echichens
« En politique, aussi longtemps qu’il n’y a pas urgence, les problèmes importants sont négligés au bénéfice de ceux qui agitent l’opinion publique ». Jacques Neyrinck s’est insurgé, ce matin, contre ce constat, concernant en particulier la question énergétique. Selon lui, il est non seulement urgent mais indispensable de réfléchir à nos sources d’énergie et à notre consommation, il en va de notre civilisation puisque, actuellement, nous puisons dans le capital de la Planète Terre SA !
L’entropie – un terme de physique (thermodynamique) qui désigne l’usure énergétique d’un système - est croissante ! Cette formule, bien que fort abstraite, a des répercutions on ne peut plus concrètes. Ainsi, la croissance de l’entropie signifie que l’Univers dans son ensemble se transforme – petit à petit – d’un état d’ordre à celui de désordre puisque l’on puise dans des énergies non renouvelables. Et le désordre de l’environnement n’est pas sans danger ! Son nom est pollution et une fois introduite dans le système, il faut non seulement de l’énergie pour la nettoyer mais toujours en salissant quelque chose (exemples : stockage dans le sol des résidus des filtres et autres catalyseurs ou, plus quotidien, laver le linge ou la vaisselle en salissant de l’eau avec des détergents…).
Après avoir brossé ce tableau assez apocalyptique, l’orateur s’est penché sur les décisions à prendre et les solutions à trouver et, comme première mesure, faire des économies :
- un tiers de l’énergie est consommée par les transports, il faut donc développer les transports publics, les véhicules hybrides et électriques ;
- un tiers de l’énergie est consommée par les ménages, il s’agit de chauffer ou climatiser par pompes à chaleur et géothermie, imposer l’isolation minergie partout, promouvoir des équipements électroménagers efficaces ;
- le dernier tiers est consommé par les entreprises et il faut appliquer les mêmes consignes.
L’objectif est une Suisse à 2kW par habitant en 2020 contre 5.5kW actuellement (USA : actuellement 12kW !). Et, dans cette hypothèse, les énergies renouvelables actuellement utilisables couvriraient 50% de la consommation.
En parallèle, Jacques Neyrinck propose d’augmenter le potentiel de ces énergies renouvelables avec 5% de l’essence en biocarburants, avec obligation d’exonérer la production indigène et de prélever moins de taxe sur les importations. Il imagine également 600 installations de biogaz en Suisse ; le doublement des chauffages à bois (actuellement 2,7%) ; la géothermie et les pompes à chaleur à grande échelle, soit l’équivalent d’une centrale nucléaire ; le recouvrement d’une multitude de toits suisses de panneaux photovoltaïques ; et enfin la fourniture de 20 à 30 % de l’eau sanitaire par capteurs d’eau chaude.
Quant aux moyens pour parvenir à ces solutions, Jacques Neyrinck estime nécessaire de créer une autorité supérieure en charge des mesures d’économie, de production, de transport et de stockage et… de soustraire les décisions techniques à la démocratie directe.
Ce qui est somme toute assez tentant pour un scientifique mais assez curieux pour un ancien conseiller national.