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Forums 2009 de Prométerre
« L’agriculture a un très grand avenir
mais cet avenir va passer par des évolutions technologiques très importantes et
à condition qu’elle s’investisse plus encore ». Pierre Veya, après avoir
placé quelques repères historiques, est entré dans le vif du sujet. Selon lui,
le tournant concernant l’agriculture, soit la mettre à égalité avec les autres
secteurs de l’économie, date de l’OMC. Avec l’ouverture des marchés,
« c’est l’entrée de l’agriculture dans une normalité économique comparable
à toutes les autres industries ». Et l’orateur d’enchaîner avec des
arguments en faveur de l’exception agricole et que ce secteur connaît
bien : on ne peut pas délocaliser la terre, modifier les conditions
climatiques et la nature des sols. Pierre Veya en conclut qu’une agriculture
locale pourrait être ruinée si l’ajustement ne se fait que par les prix.
Pari
sur l’avenir !
Pour le conférencier, les questions
environnementales vont prendre d’autant plus d’importance que la pression
démographique augmente et que les bonnes terres se raréfient. Pour répondre à
ces défis, Pierre Veya estime que les pays qui ont de grands espaces vont tôt
ou tard valoriser ce potentiel mais avec des contraintes environnementales.
Sans compter les risques de pénurie alimentaire qui, selon lui, ne peuvent être
écartés. Il pense aussi que si les pays vont conserver une réserve agricole, il
serait illusoire de fonder toute l’agriculture nationale sur l’autarcie
nationale : « Ce serait très cher et entrainerait sans doute des
stratégies de conquêtes pour de nouvelles terres agricoles comme le font
certains pays en mettant la main sur l’Afrique ».
Pierre Veya poursuit l’exercice en
prévoyant que la production végétale devra prendre la place de la production de
pétrole et que les forêts constituent de nouveaux placements à très long terme
pour les réassureurs mondiaux… Encore plus fort, il évoque certaines études
imaginant des fermes réimplantées au centre des grandes métropoles, voire des
immeubles/usines agricoles logées dans des tours de 300 étages, véritables
plateformes de pour la production de légumes frais…
Dans un avenir plus proche, l’orateur estime
que le coût des transports devrait rétablir certains équilibres économiques, que
la recherche de la valeur ajoutée doit être une priorité pour les agriculteurs
et que l’agriculture ne doit pas figer son avenir technologique :
« un non absolu aux OGM est dangereux ».