Sans biodiversité, pas d’agriculture ! Les familles paysannes le savent mieux que quiconque. Que ce soit au niveau de la pollinisation, de la qualité des sols ou de la gestion des ravageurs, la diversité biologique joue un rôle essentiel dans le maintien et l’amélioration de la production agricole.

Ce n’est donc pas un hasard si, aujourd’hui, 19% des surfaces agricoles utiles (SAU) du pays sont consacrées à la promotion de la biodiversité, alors que la Confédération n’en exige que 7%. Toutefois, si en termes de quantité, les surfaces consacrées à la diversité des habitats, des espèces et des gênes sont très conséquentes (190'000 hectares en Suisse), leur qualité pourrait encore être améliorée.

Des habitats pour la faune

C’est dans cet esprit que l’Union suisse des paysans (USP), en partenariat avec Coop, a lancé, début février, l’opération « 1'000 pour la biodiversité ». Son objectif : soutenir l’aménagement de 1'000 petites structures supplémentaires profitant à la faune et à la flore, telles que des tas de branches ou de pierres, qui servent de refuges aux petits animaux comme les belettes, les hérissons. Mais aussi la plantation d’arbres hautes tiges, qui abritent également de nombreux animaux, tels des oiseaux ou des chauves-souris, tout en offrant un support aux mousses et aux lichens.

« Nous trouvions importants de mettre sur pied un projet qui avait pour objectif d’améliorer la qualité des surfaces pour la biodiversité, sachant qu’il y a encore un potentiel à ce niveau », explique Diane Gossin, du département Production, marché et écologie de l’USP.

Réponses enthousiastes

L’invitation a donc été lancée, début février, aux agricultrices et agriculteurs suisses pour mettre en place ces structures, tout en leur offrant une contribution de 100 francs par élément, et un maximum de 400 francs par exploitation. La réponse a été fulgurante. En l’espace de deux semaines, soit à fin février, l’objectif de 1'000 était atteint, alors que la deadline était fixée à fin avril.

« Cela montre bien à quel point les familles paysannes sont dynamiques et prêtes à s’engager pour améliorer la qualité des surfaces déjà dédiées à la biodiversité », se réjouit Diane Gossin, en ajoutant : « Nous avons même renoncé à faire davantage de publicité sur les réseaux sociaux lorsque nous avons réalisé que nous allions rapidement atteindre l’objectif fixé».

Au total, 270 exploitations ont pris part à cette opération, dont une vingtaine en Suisse romande. Et 90% d’entre elles ont inscrit 4 structures distinctes. Quant au versement de la contribution financière promise, il est lié à l'envoi d'une photo des éléments réalisés (tas de bois, de pierres ou de sable) et à la quittance d’achat (si des arbres ont été achetés).

« Nous attendons la remise de l'ensemble de ces documents avant de clôturer l'opération », souligne la collaboratrice de l’USP.  En attendant, les exploitations qui le souhaitent peuvent toujours s’inscrire en liste d’attente, au cas où certains projets ne seraient pas validés.

Pascale Bieri/AGIR