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Immersion au sein de la biodiversité aux Automnales de Genève
Imaginez deux mazots, joliment végétalisés, face à un panneau d’informations et plusieurs petits bancs en bois disposés de manière hexagonale, histoire d'engager à la discussion. C’est dans ce cadre-là que se déploie la dernière exposition de « Paysannes & Paysans Suisses – Pour vous » consacrée à la biodiversité. On s’y balade au rythme de quatre modules, richement illustrés, ponctués d'explications courtes et factuelles. On interagit pour obtenir des réponses, en tournant des disques ou en ouvrant des mini portes. Ou, encore, on déplace des animaux de la faune locale – grenouille, hérisson, libellule… - en espérant leur faire retrouver le bon habitat. L’esprit est ludique et constructif.
Près de 20% pour la biodiversité
Alors, certes, la réalité est bien là. La biodiversité est mise à mal par l’activité humaine, le réchauffement climatique. Mais l’expo présentée aux Automnales de Genève, à Palexpo, jusqu'au 19 novembre, n’a pas pour objectif de désigner des coupables. Elle s’interroge de manière factuelle sur « kesaco la biodiversité », met en avant ce qui permet de l’enrichir et la maintenir dans les campagnes, autrement dit sur la contribution de l’agriculture suisse à la biodiversité. Sans oublier de nous questionner, nous, sur notre propre contribution à cette même biodiversité.
Une petite question, en passant : savez-vous quel pourcentage de leur surface, les familles paysannes consacrent à la promotion de la biodiversité ? Près de 20% en moyenne ! Soit l’équivalent d’un cinquième des terres agricoles qu’elles utilisent, alors qu’elles sont tenues par la Confédération d’en mettre au moins 7% à disposition.
Car si on accuse régulièrement les agriculteurs d’être des fossoyeurs de la biodiversité, en réalité, ils savent à quel point elle leur est précieuse. Juste un exemple, glané dans l’expo: celui du colza. On apprend que la plante est capable de s’auto-polliniser. Mais de cette manière, uniquement 50% des fleurs donneront des graines permettant de produire de l’huile. Alors qu’avec la contribution des abeilles butineuses, on atteint les 90%.
Privilégier les fruits et légumes de saison
Maintenant, pour en revenir à vous, que faites-vous pour la biodiversité ? Si vous cherchez de quelle manière lui apporter votre contribution, vous pourrez trouver quelques idées du côté d’un des mazots de l’expo. Avec un bout de jardin, plantez des arbustes et des haies indigènes, ou encore renoncez à l’utilisation de désherbants et de produits phytosanitaires! Si vous n’avez pas de jardin, vous pouvez également agir. Par exemple, en achetant des produits de saison, ou en adhérant à une association qui s’engage pour la protection des espèces. Et si vous avez un balcon, un hôtel à insectes, placé dans un coin si possible ensoleillé, sera très apprécié. Et enrichissant à observer.
Pascale Bieri/AGIR