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Inquiétude chez les vignerons vaudois
Les vins suisses représentent 37% de ceux consommés
dans le pays. Le reste est importé. Or, en raison d’un excédent mondial de
production (50 millions d’hectolitres), le prix des vins provenant de
l’étranger accuse une baisse sensible et stagne, en moyenne, à Fr. 3.86 par
litre pour le blanc et de Fr. 5.34/l pour le rouge. En outre, le vin devient un
produit d’appel chez certains grands distributeurs suisses qui annoncent des
actions avec rabais de 10% ou des journées promotionnelles avec remise de 20%.
Vers
une communication tous azimuts
Dès lors, la promotion doit se faire résolument plus
incisive, comme l’explique Nicolas Schorderet, secrétaire général de
l’Office des vins
vaudois (OVV): «Il faut que la Suisse viticole prenne sa
place aux côtés de la Suisse fromagère. Nos vins doivent regagner un marché qui
n’est plus celui d’il y a dix ans. Aujourd’hui, les goûts ont changé. Le
consommateur zappeur trouve de tout à tous les prix. Une présence visuelle
accrue est donc nécessaire, surtout en Suisse allemande où se trouvent la
majorité de nos clients». Mais cela a un coût et le président Gilles Cornut de
souligner : «L’augmentation des montants voués à la promotion sont des
outils indispensables pour rehausser la notoriété de notre vignoble».
«Nous voulons obtenir de la Confédération la force
obligatoire pour les mesures d’entraide», déclare de son coté Chantal Aebi,
directrice de l’Interprofession de la vigne et des vins suisses (IVVS). D’ores
et déjà, une demande a été déposée à l’Office fédéral de l’agriculture.
La Fédération vaudoise des vignerons (FVV)
travaille quant à elle à un règlement sur les premiers Grands Crus qui
sortiront sur le marché en 2012. Elle s’élève contre «les extrémistes de
l’abstinence» et plaide pour l’instauration d’une «culture du vin» auprès des
jeunes, en opposition totale avec les sinistres botellóns.
Regard
sur l’année viticole écoulée
Selon les relevés de la Station viticole de Pully,
la dernière année a été sèche avec un déficit hydrique de 25 à 35% entre
janvier et fin septembre. Le bassin lémanique a été particulièrement touché.
Les températures ont été élevées en juin et juillet: 51 jours au-dessus de 25°C (moyenne des 30 dernières
années = 33 jours) et 12 jours au-dessus de 30°C (moyenne 3 jours!). Les
sondages ont atteint 86 degrés Oeschlé pour le chasselas et 98 degrés pour le
pinot noir. A belle qualité, maigre récolte: il a plu dix jours de suite au
moment de la floraison, d’où une piètre fécondation et de petits grains de
raisin à la vendange.
Vigneron
à l’honneur
Et une distinction de plus pour Louis-Philippe
Bovard, vigneron à Cully qui a été nommé membre d’honneur de la FVV. Un diplôme mérité
pour celui dont les vins sont cités dans le Guide des plus grands vins du monde
et qui vient de créer un conservatoire du chasselas.