Main Content
Journée du Vignoble vaudois
« Force est de constater que depuis le mois d’août 2011, les conditions de production ont radicalement changé. La concurrence a été séduite par notre pays qui, franc fort aidant, est devenu un véritable eldorado commercial pour toute l’Europe. Pour l’industrie locale, difficile de rester stoïque. Tenter d’exister, de survivre dans un marché où les coûts sont 20 à 30% supérieurs est devenu extrêmement difficile », commente Gilles Cornut, président de la Communauté Interprofessionnelle du vin vaudois (CIVV).
Maintien des parts de marché
Malgré cette situation délicate, les chiffres montrent une belle résistance des vins vaudois. Ces trois dernières années, les volumes vendus par la grande distribution sont en sensible augmentation avec environ 5% de parts de marché soit 7,5 millions de litres annuels. Notons cependant que la valeur moyenne a baissé sur la même période à Fr. 10.80 le litre : « Ce qui est encore bon en comparaison des vins d’autres cantons ou pays», précise malgré tout Gilles Cornut.
Quant à la récolte 2012, « ce sera une très bonne cuvée avec la qualité au rendez-vous grâce aux limitations que s’impose la profession », explique encore le président de la CIVV. Ainsi la production est estimée à environ 30 millions de litres (21 millions de litres de blanc et 8.8 de rouge), des chiffres proches de la consommation actuelle. Les acteurs de la profession tablent ainsi sur un chiffre d’affaires se situant entre 82 et 85 millions de francs en 2012.
L’OVV innove pour mieux séduire
Pour développer ou reprendre des parts de marché, la branche bouge, avec comme fer de lance le développement d’un marketing plus ciblé et percutant. Le nouveau directeur de l’Office des vins vaudois (OVV), Nicolas Joss, entré en fonction en septembre dernier, a confirmé le maintien des grands classiques tels que les Caves ouvertes et la présence au Comptoir suisse au vu du succès rencontré par ces deux manifestations ces dernières années. Mais l’OVV a ajouté à son calendrier 2012, une participation au 1er Mondial du Chasselas à Aigle en juin, la tenue d’un stand au Salon Gastronomia qui se tient actuellement à Lausanne et la présentation des 1ers Grands Crus vaudois les 12 et 13 novembre à Expovina à Zurich. Autant d’événement assurant une visibilité accrue aux vins vaudois à l’échelle nationale et même internationale.
Appuyée par une application smartphone bientôt disponible sur Android, la promotion de l’OVV vise également à séduire une clientèle jeune et urbaine sans oublier la gente féminine. Aux oubliettes, la charmante demoiselle couverte du drapeau vaudois, la nouvelle campagne d’affichage présente son alter ego masculin, sorte de dieu grec portant l’étendard vaudois telle une toge et arborant le slogan « Vins vaudois, la passion des Grands Crus ». L’avenir nous dira si ce nouveau porte-drapeau des vins vaudois provoquera une réaction aussi vive que celle enregistrée lors de la précédente campagne de 2011. « Ce style a rapidement séduit les médias et la population suisse. C’est pour cela que l’OVV a décidé de continuer dans le même esprit », souligne le directeur.
Formation professionnelle en mutation
Sur le plan de la relève, Loïc Bardet, responsable de la formation professionnelle vitivinicole chez AGORA, se félicite du succès de la nouvelle formation : « L’année 2012 est une année importante. Ainsi, 55 élèves de la première volée version AgriAliForm, qui avaient débuté en 2009, ont reçu leur CFC cet été », précise-t-il. Cette nouvelle formation résulte de la fusion des différentes professions agricoles en un seul cursus. Les principales modifications entre l’ancien et le nouveau système sont : l’apparition d’une formation par processus et non plus par branche, un modèle progressif des heures de cours, la mise en place de cours interentreprises, une plus large implication de la profession et une homogénéisation des procédures de qualification.
Du côté de la formation supérieure, on notera la nouvelle formation de Technicien vitivinicole ES par AgriAliForm et l’introduction de ce cursus en 2013 à Changins.
Une défense qui a un coût
Si les temps semblent difficiles pour le secteur vitivinicole, « le vignoble vaudois est plutôt bien défendu par ses organisations faîtières cantonales », souligne Philippe Herminjard, secrétaire de la Fédération vaudoise des vignerons. Mais pour « garantir la qualité des prestations et couvrir à nouveau les charges de la fédération dont les comptes ont régulièrement bouclé dans le rouge », une augmentation des cotisations est annoncée pour le prochain exercice, comme l’a précisé le président de la FVV, Willy Deladoëy.
VB / AGIR