Main Content
Jura Bernois : la menace du loup désormais réelle
Fin juillet, sept moutons ont été retrouvés morts ou à l’agonie sur la montagne du Chasseral, dans le Jura Bernois. Un loup est fortement suspecté d’être l’auteur de ce carnage. Si tel est le cas, ce sera la première fois que le prédateur tue des animaux de rente dans le canton. De quoi faire monter d’un cran la colère des éleveurs qui s’inquiètent depuis un bout de temps déjà de la présence de ce grand canidé dans le Jura Bernois.
Il y a plusieurs mois, en effet, que l’existence du loup est confirmée dans cette région du pays. Des traces ont été découvertes en fin d’année dernière à Sauge et Péry-La-Heutte. Puis une preuve visuelle a été apportée, en février, via un piège photographique du côté d’Orvin. La présence du prédateur a également été reconfirmée à Cortébert, le 12 juin dernier.
Demande de tir
Cependant, jusqu’à ce récent carnage, le loup n’était pas considéré comme un problème majeur par les autorités cantonales. Ce qui s’explique notamment par le fait qu’il n’avait encore jamais commis d’attaque. Ou, du moins d’attaques pouvant lui être attribuées. Même si des soupçons avaient plusieurs fois pesé sur le grand carnivore.
Avec le récent massacre du Chasseral, la situation prend donc une nouvelle tournure. Tout porte, en effet, à croire qu’il s’agit cette fois vraiment des méfaits d’un loup, même si des analyses ADN sont encore en cours pour le certifier. De leur côté, les éleveurs sont plus inquiets que jamais et montent au créneau pour réclamer l’abattage du carnassier. L’Association suisse pour la protection des territoires contre les grands prédateurs a également déposé une demande pour que le tir soit autorisé.
Cependant, si la législation sur la chasse s’est assouplie le 1er juillet dernier, permettant d’abattre un loup solitaire qui a tué, non plus dix, mais six animaux de rente. Il faut également qu’en plus « ses congénères aient causé des dégâts préalablement ».
Protection de troupeaux compliquée
Et les mesures de protection? Elles sont peu nombreuses pour le moment dans le Jura Bernois mais sont excessivement difficiles à mettre en place en raison de l’étendue et de la topographie de certains pâturages. Les aides financières manquent également. Cette année, par exemple, les montants de la Confédération destinés à la protection des troupeaux étaient déjà épuisés avant la fin du premier semestre. Il s’agissait d’un crédit ordinaire de 3,7 millions de francs auquel s’est rajouté un crédit extraordinaire de 4 millions (5,7 millions en 2022).
Pascale Bieri/AGIR
I Toujours plus de presions dues au loup
II. Valais : Le canton forme ses propres chiens de protection pour faire face au loup
III Vaud: Un plan d'action pour contrer les attaques du loup
IV Neuchâtel: Les agriculteurs craignent pour l'avenir
V Fribourg cohabite avec le loup sans trop de heurts