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La biodiversité en point de mire
« Avec ces exigences en matière de biodiversité, il
s’agit d’aborder une nouvelle philosophie », a insisté le président
Jean-Marc Fallet. Il a du répondre à quelques producteurs inquiets de voir
chaque année la barre des exigences écologiques monter d’un cran. A tel point
que certain se demandent même si l’Office fédéral de l’agriculture voyant qu’on
peut faire de la biodiversité à ce niveau l’inscrive dans ces normes pour
l’obtention des prestations et force l’Association à remonter à nouveau les
siennes…
Jacques Demierre, gérant, a tenté de rassurer les
agriculteurs soucieux en leur rappelant les spécificités des normes PI, en
particulier leur validation stricte par des biologistes mandatés par la Station ornithologique de
Sempach. Il a aussi avoué que si les difficultés s’avéraient rédhibitoires,
elles seraient revues à la baisse, histoire de ne pas décourager tous les
producteurs de pommes de terre, par exemple.
Qui demande ces normes supérieures (voire
« élitistes » pour certains) ? La tendance de la consommation a
incité les grands distributeurs à introduire des marques toujours plus
contraignantes pour répondre à la demande, à la soif d’écologie qui court de
ville en ville.
Des groupes d’études se mettent en place pour mieux cibler
les contrôles (groupe « Erfa ») ou pour mieux plaquer avec le label
du distributeur (groupes « TerraSuisse »). C’est donc un grand
chantier de biodiversité qui se met en place avec tous les doutes qu’il
soulève, notamment celui du retour dans le porte-monnaie du producteur. Pour
l’instant les choses ne vont pas trop mal puisque l’Association annonce
suffisamment d’argent dans sa caisse pour baisser la cotisation de 10 francs
dès 2008. Voilà déjà un petit encouragement !
Encadré
Un abattoir PI et hallal
L’abattoir de volailles de Perly est l’unique établissement
de ce type en Suisse à être en mains privées. Grâce à un partenariat avec
Lehnherr SA et Fournier Frères, producteurs de volaille et le Département
de l’agriculture genevois, la société Proferme SA, propriétaire de l’abattoir
a pu bénéficier d’un prêt sans intérêt de la Confédération. L’abattoir
est certifié Hallal par le Centre islamique de Lausanne, méthode
d’abattage des volailles répondant aux rites des très nombreux musulmans
résidants en Suisse romande. Toute la volaille abattue à Perly, exclusivement de
provenance suisse, répond aussi aux attentes de cette clientèle particulière. D’autre
part, la totalité de la production de poulets et de coquelets abattue est
certifiée IP-Suisse (un label de production intégrée). L’abattage se déroule
sur trois jours et concerne 20’000 à 22’000 bêtes par semaine (coquelets,
poulets, poulets fermiers, pintades, dindes et poules de réforme). 60% des
animaux abattus sont acheminés chez Lehnherr SA à Bevaix. Le solde est
transformé sur place par les Etablissements Fournier. Dans la région genevoise,
les Etablissements Fournier sont leaders dans l’approvisionnement des produits
de volaille suisses (50%) et de France voisine. Une cinquantaine de collaborateurs
sont au service de 1’500 clients approvisionnés dans les 24 heures. La
clientèle est composée essentiellement de boucheries, hôtels, restaurants,
cantines et magasins de quartier.
Débutée avec le laboratoire de charcuterie et terminée avec
l’arrivée des poules vivantes avant leur suspente sur la chaîne, la visite a
montré le professionnalisme pointu de la préparation de la viande. Marc et Eric
Fournier ont insisté sur la non standardisation de la marchandise: «Ici tout
est fait à la main selon la demande. Ainsi, il se prépare plusieurs centaines
d’articles carnés dans toutes les quantités». Cette main est néanmoins aidée
par une technologie de pointe et une surveillance sans faille du vétérinaire
cantonal. Comme la visite a pu le démontrer.
Photos à disposition à
l’agence AGIR