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L’ARPP en assemblée générale à Yverdon
Bien rôdé aux débats en tous genres, Philippe Bürki a néanmoins eu quelques peines à ne pas se départir de son sourire, ce matin à Yverdon. Confronté en première ligne à Patricia Läser, paysanne et députée genevoise, ce qui n’est déjà pas rien, il a dû également faire face à un tir groupé de la salle sur les sujets les plus divers mais avec un gros point commun : la Migros ne négocie pas avec les producteurs mais s’impose dans les négociations. Que ce soit l’élevage de dindes suisses, la promotion des produits helvétiques, la couleur de la viande de veau et surtout les prix payés à la production, tous ces sujets fâchent passablement les paysannes professionnelles. Elles ont été nombreuses à le lui faire savoir.
Le directeur de Migros Vaud a compati avec la productrice de dindes qui a, cette nuit, réglé sa dernière livraison de volatiles en soulignant que la Coop avait cessé cette production – dans l’indifférence générale -, depuis huit ans. Il a défendu le lancement de la nouvelle campagne de promotion « De la région, pour la région » en insistant sur le fait qu’une partie des consommateurs (mais une partie seulement !) était d’accord de payer plus pour un produit de proximité. Il a tenté de convaincre son auditoire de la volonté de la Migros de travailler en partenariat avec ses producteurs mais rien promis, par exemple, sur l’avenir de la production de poulets…
Un débat contradictoire
qui porte bien son nom !
De leur côté, les membres de l’ARPP, croulant sous les soucis (ce sont souvent les femmes qui tiennent les comptabilités agricoles !), n’étaient guère enclines à se montrer sensibles aux problèmes des grands distributeurs. Et le débat, malgré les efforts du modérateur Christian Pidoux, a vite tourné au dialogue de sourds.
Pouvait-il en être autrement alors que l’objectif des uns est de pallier l’ouverture des frontières et la concurrence effrénée par des baisses de prix et celui des autres de pouvoir si ce n’est augmenter du moins stopper l’érosion du revenu pour assurer un avenir à la production suisse ?