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Le bien-être animal : une priorité au quotidien pour la famille Boillat
Il n’est pas inutile de se souvenir que la très exigeante loi helvétique sur la protection des animaux garantit à la fois leur bien-être et leur dignité. Elle s’y emploie dans une telle mesure qu’elle fait même figure de référence à l’échelle internationale. Le principe de base qui la régit est que personne ne doit causer à des animaux des souffrances, des maux ou des dommages. Contrairement aux pays voisins, nous interdisons par exemple la coupe des becs chez les poulets et des queues chez les porcs.
La castration des porcelets et l’écornage des veaux ne peuvent, quant à eux, avoir lieu qu’après une anesthésie appropriée et l’élimination de la douleur par des professionnels compétents. L’élevage en batterie des poules pondeuses est de son côté prohibé en Suisse depuis 30 ans.
Cette ambitieuse législation va jusqu’à prescrire l’espace minimal dont chaque espèce doit disposer, le nombre maximum d’animaux autorisés par exploitation, ainsi que les modalités et la durée de leur transport.
Une nourriture saine
Les agriculteurs ont pleinement intégré cette philosophie. Ils sont conscients que seuls des animaux en bonne santé sont à même de fournir des produits de qualité, comme du lait, de la viande ou des œufs. Or, ces exploitants sont dépendants de la vente de ces produits, car elle est constitutive de leur revenu. «Pour des producteurs bio, tels que nous le sommes, l’alimentation est à la base de tout. Nous sommes en effet obligés de respecter plusieurs restrictions quant à l’origine des aliments. Ces derniers doivent provenir en majorité de Suisse», commente Emilie Beuret-Boillat, ingénieure HES en agronomie qui est agricultrice dans le Jura.
Le mouvement est également primordial pour les animaux. Des aires extérieures doivent donc leur permettre de sortir en toutes saisons, y compris en hiver. Pour les chevaux, le minimum légal est de deux heures quotidiennes. Concernant les vaches, des brosses peuvent être installées à leur intention. Ces ruminants apprécient en fait beaucoup de se lécher, de se frotter et de se gratter au moyen de ces appareils. Des bains spéciaux contenant des produits de nettoyage sont aussi utilisés pour garantir l’hygiène et le confort de leurs pattes. «Le contrôle visuel des animaux est très important. Je les observe en moyenne deux fois par jour afin de m’assurer qu’ils n’ont pas de problèmes de santé», précise Emilie Beuret-Boillat.
Concernant les porcelets, la chaleur est l’élément clé de leur croissance. Le moins de soins médicamenteux possible est recommandé dans leur cas. Des check-up sont par ailleurs réalisés sur des bases régulières. Enfin, les naissances constituent un moment délicat, entre impatience d’accueillir ces nouveaux venus et envie que tout se passe bien pour eux.
Regard vers l’avenir
Comme beaucoup, Emilie Beuret-Boillat a une position claire concernant les votations du 13 juin. Pour elle, il est évident qu’elle dira deux fois non. «Même si nous sommes une exploitation bio, ces lois rendraient trop compliquée notre activité. Nous avons besoin de stabilité surtout. Nous avons des projets avec mon mari et mon frère et nous voulons pouvoir compter sur des revenus réguliers à long terme avant de nous lancer dans des investissements», ajoute la Jurassienne.
En termes d’innovations, la technologie offre des pistes intéressantes aux éleveurs. Tel est le cas des robots de traite récents: grâce à ces appareils, la vache décide du moment de sa traite en fonction d’une plage horaire prédéfinie. Ces machines ne prélèvent que la quantité optimale de lait. Cette technique accroît la santé de l’animal tout en minimisant les risques d’infection. La qualité du lait elle-même s’en trouve améliorée. Et en matière de bien-être, les vaches se révèlent plus calmes et moins stressées qu’avec la plupart des systèmes conventionnels.
Vidéo et propos recueillis par Fabienne Bruttin - AGIR
Lien vidéo interview d’Emilie Beuret-Boillat, ingénieure HES en agronomie: Le bien-être animal
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