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Le Covid booste à nouveau les vacances à la ferme
Participer aux récoltes, cueillir des pommes, ramasser les œufs, traire les vaches… Les citadins, en manque de nature, raffolent des séjours à la ferme. Cette tendance se confirme d’année en année. Mais elle a connu un nouveau pic spectaculaire en 2021. « Nous avons profité de la situation sanitaire, comme l’année dernière. Avec le Covid, de nombreux Suisses ont renoncé à voyager et se sont tournés vers des vacances à la ferme », souligne Andreas Allenspach, directeur d’Agritourisme Suisse.
Des revenus intéressants
L’Association, qui promeut le tourisme rural, compte 212 membres dont 55 en Suisse romande. Et elle a le sourire. En 2021, les réservations pour des séjours à la ferme ont bondi de 12% via sa plateforme myfarm.ch. Elles ont ainsi passé de 1309 en 2020 à 1545. Ce qui représente un chiffre d’affaires total de 933'000 francs (794'000 francs en 2020). Et ce n’est que la pointe de l’iceberg, puisqu’un certain nombre de réservations se font directement auprès des prestataires.
Par ailleurs, l’offre touristique en milieu agricole se décline au-delà d’Agritourisme Suisse : plus de 2000 exploitations proposent des activités à la ferme, à travers l’ensemble du pays. Et si elles sont toutes répertoriées sur myfarm.ch, elles ne figurent pas dans les statistiques tenues par l’association. Toutefois, en extrapolant, on peut estimer que l’ensemble des revenus générés par l’agritourisme en Suisse avoisine 100 millions de francs.
Autrement dit, cette activité touristique, souvent entre les mains des femmes paysannes, représente un apport financier non négligeable : elle a rapporté en moyenne 52'000 francs par exploitation en 2021. Un chiffre également en croissance.
La recherche d’une expérience
Le tourisme vert attire avant tout les familles. Notamment sur les exploitations qui possèdent des animaux. Mais pas que… Les séjours à la ferme séduisent également des couples sans enfant et des personnes en solo. Ils viennent rechercher de l’authenticité et une nouvelle expérience. « Les personnes qui travaillent toute l’année dans un bureau sont ravies de pouvoir mettre les mains dans la terre. Ce qui est une tâche pour les agriculteurs est vécu par elles comme un moment de plaisir et de détente», remarque Andreas Allenspach.
On constate également une grande attente au niveau du confort. Les citadins sont prêts à payer pour, ainsi que pour les activités qui sont proposées dans les différentes exploitations. « Du côté des femmes, il y a par ailleurs une demande pour des offres à la ferme qui seraient couplée avec des soins wellness. Cela se fait beaucoup en Allemagne et en Autriche, mais pas chez nous», explique Andreas Allenspach, en ajoutant : « Il y a encore de nombreuses choses à développer dans l’agritourisme. Cela demande des investissements de la part des prestataires, mais c’est un marché d’avenir très porteur, bénéfique tant pour les agriculteurs que les citadins, et qui, en plus, permet de tisser des ponts entre la ville et la campagne. »
Avec la fin des mesures sanitaires, on observe toutefois un retour à la normal dans les réservations. Début 2022, les chiffres sont en baisse par rapport aux deux précédentes années. Mais, globalement, et sans tenir compte des pics de 2020 et 2021, l’attrait pour le tourisme agricole reste en hausse constante. Et avec le besoin de retour à la nature, l’intérêt pour une alimentation durable et de proximité et la recherche d’expériences nouvelles, la tendance n’est pas prête à s’inverser.
Pascale Bieri/AGIR