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Le Valais puni le 13 juin ?
Deux témoins directs
Maria Arnold gère une exploitation laitière et un alpage à Simplon-Village. Elle a expliqué que les agriculteurs travaillent déjà dans le strict respect des normes en vigueur. L'utilisation des produits phytosanitaires en Suisse est de plus en baisse. Dans la production intégrée (IP-Suisse), elle a diminué de 40%.
Cette réduction est due aux intenses efforts déployés afin de limiter le recours aux pesticides et médicaments vétérinaires, notamment via le plan d'action national sur les produits phytosanitaires et la stratégie pour lutter contre la résistance aux antibiotiques.
Selon elle, si l'initiative sur l'eau potable est adoptée, il faut s'attendre à ce que les exploitations de montagne disparaissent en raison des restrictions dans l’affourragement du bétail. Toutes les plantes fourragères nécessaires à une alimentation équilibrée des animaux d'élevage ne poussent en effet pas dans les zones alpines.
Alexander Walker, PDG du groupe Walker, a pour sa part déclaré que l'industrie de la transformation, en particulier les fromageries du Haut-Valais, serait aussi directement touchée par ces deux initiatives. L'industrie alimentaire nationale serait confrontée à une augmentation significative des coûts de production en raison de la hausse du prix des matières premières agricoles en Suisse. La qualité sanitaire de nos aliments ne serait plus garantie suite à l’interdiction des biocides de synthèse pour nettoyer les installations.
Les politiques à leurs côtés
Beat Rieder, conseiller aux États, a ensuite rappelé les conséquences de l'adoption de ces initiatives sur la sécurité alimentaire et sur les prix. Selon Franz Ruppen, conseiller national, si elles étaient acceptées, le degré d'autosuffisance passerait de 60% aujourd'hui à environ 40%. En cas de conditions d'importation difficiles et d'incertitude, comme durant la pandémie actuelle, la souveraineté d'approvisionnement de notre pays pourrait donc être menacée.
Enfin, Thomas Egger, directeur du Groupement suisse pour les régions de montagne (SAB) et président de l'Interprofession Raclette du Valais AOP, a estimé que les préoccupations qui ont motivé ces initiatives étaient, certes, justifiées, mais qu’elles allaient beaucoup trop loin.
Vidéo position Thomas Egger