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Les agriculteurs vous ouvrent leurs portes
Notez bien, ce rendez-vous ! Dimanche 19 septembre, des agriculteurs de tout le pays vous accueilleront chez eux, à la ferme. Pour la deuxième fois, 100 exploitations, dont une trentaine en Suisse romande, organisent des « Portes ouvertes ». L’occasion de découvrir diverses facettes du monde agricole tout en passant un moment convivial aux côtés des familles paysannes. Ce rendez-vous, placé sous l’égide de l’USP, est un projet de la campagne « Paysans suisses. D’ici, avec passion ». Rencontre avec Claudia Jaquier, responsable pour la Suisse romande et collaboratrice d’AGIR.
Quel est l’objectif premier de cet événement ?
Le but principal est de rapprocher la ville et la campagne ; de promouvoir une compréhension mutuelle entre citadins et agriculteurs. On parle beaucoup de « jeter des ponts », c’est vraiment ça… Pour de nombreuses personnes, le monde agricole est devenu étranger. Montrer la production alimentaire saisonnière, offrir l’opportunité d’être en contact avec les animaux, la nature, répondre aux questions… Tout cela contribue à renforcer les liens et la confiance des consommateurs envers les producteurs locaux. Ces portes ouvertes peuvent également permettre aux agriculteurs de faire connaître un éventuel marché à la ferme. Au final, c’est donc « gagnant-gagnant » !
Après la votation du 13 juin avec le refus des deux initiatives phytosanitaires combattues par la majorité des agriculteurs, ces derniers ont-ils encore besoin de communiquer ?
Absolument, et je dirais même plus que jamais. Car après une votation, il y aura une autre votation… Ces prochaines années, les problématiques liées à l’agriculture vont continuer à se succéder sur le devant de la scène. Il est donc indispensable d’informer, expliquer les modes de production, sensibiliser la population à l’importance de produire et consommer localement. Durant la campagne sur les produits phytosanitaires, un certain nombre d’exploitants ont vraiment pris conscience du fossé qui s’est creusé avec la population. Cela leur tient à cœur d’expliquer leur travail, de répondre aux questions, sans attendre d’être acculés par une prochaine échéance. Les « Portes ouvertes à la ferme » offrent un bon espace pour cela. D’autant qu’elles s’inscrivent dans un cadre totalement apolitique.
Est-ce qu’il faut payer pour participer à ces journées à la ferme?
Non, le principe est de pouvoir se rendre librement, sans inscription, dans l’une ou l’autre des exploitations. La population est invitée à prendre part gratuitement à ce qui est mis en place par les différents exploitants, que cela soit visites guidées, jeux pour enfants, parcours didactiques, dégustations. Il peut cependant y avoir quelques exceptions, par exemple, si une ferme propose, en parallèle, un programme spécial tel qu’un brunch.
Comment s’est déroulée la première édition, au début de l’été 2019 ?
Nous avons eu des retours positifs de la part des familles paysannes. Environ 100'000 visiteurs se sont rendus à ces premières portes ouvertes. Nous n’avons pas pu les organiser en 2020 en raison de la situation sanitaire. En ce qui concerne le nombre d’exploitations, il est à peu près identique, cette année, mais nous avons passablement de nouveaux venus…
Ce qui veut dire que beaucoup ont également renoncé à participer à la deuxième édition, pourquoi ?
Souvent, par manque de temps… L’année a été compliquée sur un plan météorologique. Ce qui, en plus des pertes de récoltes, a retardé un certain nombre de travaux que les exploitants doivent maintenant rattraper. Quelques agriculteurs ont également fait le choix d’organiser des événements plus tôt, notamment durant la campagne des votations de ce printemps... On espère qu’ils nous rejoindront à nouveau pour l’édition 2022
Ces portes ouvertes à la ferme vont donc devenir un rendez-vous régulier ?
Absolument. A l’avenir, elles seront organisées le premier dimanche du mois de juin, afin de nous aligner sur les portes ouvertes organisées au niveau européen. On souhaite vraiment que cela devienne un événement marquant pour la population, comme le Brunch à la ferme du 1er août. Cela doit être quelque chose de festif, récréatif, tout en étant informatif. Mais chaque exploitant est libre d’organiser son propre programme.
Toutes les exploitations participantes et de plus amples informations concernant le programme ainsi que les mesures sanitaires à respecter sont disponibles sur recherche.fermes-ouvertes.ch
Propos recueillis par Pascale Bieri/AGIR