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Les vaches laitières, une mission et une passion
Deux énormes silos annoncent au loin l’exploitation de Frédéric Jacot, sur les hauts de Neuchâtel aux Geneveys-sur-Coffrane. A leurs pieds, une grande étable moderne, qui abrite une soixantaine de vaches Hollstein en stabulation libre. Elles ont vue sur les champs de colza et le lac, quand elles sortent humer l’air sur la terrasse où elles ont libre accès. Une fois dehors, elles en profitent pour se faire masser la tête sous une brosse qui s’active à leur passage.
« Les vaches laitières, c’est une passion », assure le jeune agriculteur (36 ans), qui détient également une soixantaine de veaux et de génisses. Il connaît les matricules et les noms de chacune : Lisa, Calimero, Elea, Disney… Et Lunette, sa chouchou : « C’est une bonne laitière, mais c’est surtout la plus câline ».
Des vaches belles et très productives
A côté du bétail, Frédéric Jacot cultive du colza, du triticale, de l’orge d’automne, du blé panifiable, du maïs et de la betterave sucrière sur 120 hectares. « Quand je rentre des champs, le soir, je vais rendre une dernière visite à mes bêtes… C’est un moment de décompression. J’aime passer du temps avec elles, leur parler, les caresser. » Ces moments, il les partage aussi avec ses enfants, Colin (7 ans) et Tibo (5 ans). Et le bonheur est total quand Caroline, leur maman et sa compagne, vient les rejoindre.
L’agriculteur ne se contente pas de soigner et de veiller au bien-être de ses animaux. Il s’intéresse également à la génétique. « Je n’ai pas le temps de participer à des concours, mais je sélectionne attentivement les géniteurs pour les inséminations, de sorte à avoir les vaches les plus belles et les plus productives possible. » Ses Hollsteins donnent en moyenne 35 kilos de lait par jour, (Mélodie, la championne en produit jusqu’à 60 kilos), un rendement élevé soutenu par l’alimentation. « Elles ont des rations d’herbe très précises, complémentées en céréales », explique Frédéric Jacot.
Robot de traite et infos multiples
Durant la période de végétation, de mi-avril à fin octobre, les vaches sortent quotidiennement au pré. « Elles pâturent en moyenne trois ou quatre heures, trois fois par jour. Nous avons la chance d’avoir suffisamment de prairies autour de l’exploitation pour cela, explique l’agriculteur. Nous avons également un alpage de 7 hectares où nous montons nos génisses durant l’été. »
Pour la traite, Frédéric Jacot a opté pour un robot. « J’adore traire, mais là aussi, le manque de temps m’empêche de le faire. Et, pour les vaches, qui aiment la routine, cela permet d’éviter que plusieurs personnes se relaient pour la traite. » Autre avantage du robot : Les laitières s’y rendent quand elles le souhaitent, même si elles doivent parfois faire la queue, quand l’espace est déjà occupé.
Chaque vache a une puce électronique, ce qui permet de gérer leur accès au robot de traite, ainsi qu’un certain nombre d’autres données, telles que la quantité de lait par vache, le temps que chacune passe dans le box du robot, la teneur en matière grasse et en protéine du lait, ou encore l’évolution de la rumination.
Produire du lait, une fierté
Frédéric Jacot n’envisagerait pas de réduire son cheptel pour se simplifier la vie. « Certains agriculteurs n’ont que quelques vaches… Pour vivre, ils sont donc obligés de travailler à côté. Cela ne m’intéresserait pas. Par ailleurs, c’est une fierté pour moi de continuer de produire du lait, alors qu’il y a eu tant d’abandon. C’est un aliment important pour la santé, en plus, les vaches laitières jouent un rôle essentiel au niveau environnemental, puisqu’elles entretiennent les prairies. »
Frédéric Jacot produit chaque année l’équivalent de 600'000 kilos de lait qui est livré à la Estavayer lait SA (Elsa) et conditionné sous forme de briques de lait, yaourts, sérés ou encore desserts lactés avant de se retrouver sur nos tables.
Pascale Bieri/AGIR