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Neuchâtel : Les éleveurs craignent pour l’avenir
Le loup a été aperçu une dizaine de fois depuis le début de l’année dans le canton de Neuchâtel. Mais jusqu’à présent, aucune attaque n’a été répertoriée sur le bétail. Il est toutefois vraisemblable que cela finisse par arriver. Les éleveurs s’inquiètent fortement, d’autant que le prédateur se multiplie dans le Jura vaudois où il cause d’importants dégâts.
Mi-juin, le Service cantonal de la faune, des forêts et de la nature (SFFN) et la Chambre neuchâteloise d’agriculture et de viticulture (Cnav) ont donc organisé une séance d’information. L'objectif: faire le point de la situation, détailler les mesures mises en place par la Confédération, entendre les préoccupations des agriculteurs, mais aussi leur faire connaître leurs droits en cas d’attaques. L’ambiance était chaude. Certains participants ont même exploser en apprenant que le budget de la Confédération destiné à la protection des troupeaux étaient déjà écoulé pour 2023.
Avoir un temps d'avance
« On sent la pression qui monte sur les épaules des éleveurs, souligne Yann Huguelit, directeur de la Cnav. Mais il est un peu tôt pour prendre des mesures spécifiques. Si le loup est effectivement présent dans le canton, jusqu’à présent, il ne s’est pas attaqué aux animaux de rente. Et aucune meute ne s’est encore formée. Mais on est attentif. L’objectif est de prendre les choses le plus en aval possible afin de pouvoir proposer, le moment venu, des mesures pour protéger le mieux possible les troupeaux. »
Une étude visant à identifier les secteurs vulnérables et les mesures à mettre en œuvre est d’ailleurs en cours. Par ailleurs, le canton dispose d’un kit avec des filets d’une hauteur de 170 cm et un système d’électrification à disposition des éleveurs pour faire face à une situation d’urgence. Il peut permettre de dépanner un agriculteur. Mais si plusieurs se retrouvaient soudain à devoir se protéger du loup, il faudrait trouver rapidement des alternatives.
Face aux chiens de protection
Des flyers seront également distribués durant l’été pour informer les promeneurs sur la possible présence de chiens de protection dans les troupeaux et les bons comportements à adopter.
Quant au loup, il a notamment été photographié au Creux-du-Van, à proximité du Locle, de Fleurier, de Boudry et de la Sagne, au cours de ces dernières années. C’est à Pontarlier, en 2011, qu'on l'a revu pour la première fois après sa disparition du canton en 1845. Sa présence a ensuite été confirmée dans le Val-de-Travers, en 2013. Il avait alors tué un daim d’élevage.
Pascale Bieri/AGIR
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