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« On pourra déguster une raclette AOP même au petit déjeuner »
La nouvelle laiterie d’Orsières est bien plus qu’un lieu de transformation du lait en Raclette du Valais AOP et autres fromages typiques de la région du Grand Entremont. C’est un site, ultra moderne et accueillant, permettant de valoriser les produits laitiers depuis leur production jusqu’à leur vente, tout en permettant aux visiteurs de découvrir les processus de fabrication. Interview de Magaly Jacquemettaz, agricultrice et présidente de l'Association de promotion de l'agriculture du Grand Entremont, en marge de l’inauguration de cette nouvelle laiterie.
Quels sont les principaux atouts de cette nouvelle laiterie pour les producteurs de lait?
C’est une installation moderne qui a été réfléchie par et pour des jeunes paysans. Ils sont nombreux sur Orsières à avoir repris des exploitations. Cette infrastructure est donc un véritable investissement pour l’avenir, avec du matériel high-tech qui permet d’automatiser certaines tâches et de rendre le travail moins lourd. La laiterie dispose également d’une grande cave pour affiner les fromages et d’un espace visiteur comprenant, notamment, un magasin pour vendre les produits du terroir et une petite cafétéria. De plus, ce bâtiment est très bien situé en bordure d’une route à fort trafic, ce qui va inciter les gens à s’arrêter.
Du côté des consommateurs, que va-t-on y gagner ?
Ce genre de magasin correspond aux besoins d’aujourd’hui. Avant, on achetait des pièces de fromages, on avait de bonnes caves pour y conserver 4 ou 5 meules. Aujourd’hui, les choses ont changé, les gens achètent au fur et à mesure ce dont ils ont besoin. Et ils veulent du choix. On prend un peu de vieux, de tome, de raclette… Avec cette nouvelle laiterie, les producteurs peuvent proposer une vingtaine de produits supplémentaires par rapport à ce qu’ils faisaient précédemment. Par exemple de la glace, des nouvelles sortes de tomes ou encore du lait équitable vendu consigné dans des bouteilles en verre. On trouve également dans le magasin d’autres produits du terroir, tels que des confitures maison, des pommes-de-terre de la région, du pain, des flûtes...
Par son ampleur, cette nouvelle laiterie a également une vocation touristique…
Oui, au sens large du terme. Il y a un espace visiteur qui permet de découvrir de manière interactive, et à 360°, les méthodes de fabrication du fromage et l’histoire de la région. La laiterie dispose également d’une grande salle que l’on peut louer pour un événement. Par ailleurs, pour les gens de passage, pouvoir découvrir et acheter des produits du terroir, c’est quelque chose d’apprécié. Ils ont aussi la possibilité de boire un café ou déguster une raclette, à toute heure de la journée, y compris pour le petit déjeuner. Cela permettra peut-être à certains de découvrir une spécialité qu’ils ne connaissaient pas.
Les premiers défis à relever ?
Plus de 6 millions de francs, partiellement couverts par des contributions fédérales, cantonales et communales allouées dans le cadre du PDR Grand Entremont, ont été investis dans la nouvelle laiterie d’Orsières. Cela prouve que l’on croit toujours à cette filière du lait… Ici, en Valais, on a la chance de pouvoir vendre nos raclettes AOP à un prix correct. Cela étant, aujourd’hui, faire de bons produits ne suffit plus il faut le faire savoir. Il faut informer, communiquer, et prendre le temps de le faire. De plus en plus de consommateurs sont sensibles à ce qu’ils mangent, ils veulent savoir d’où vient l’animal qui a permis de produire le fromage, comment il est nourri, etc. Et c’est réjouissant. Avec le Covid-19, de nombreux citadins ont découvert les marchés à la ferme, la vente directe avec les producteurs. Maintenant, à nous, agriculteurs, de les inciter à revenir.
Propos recueillis par Pascale Bieri/AGIR