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Paiements directs : un impact direct dans notre assiette
Lorsque nous faisons nos courses ou préparons nos repas, nous ne pensons pas à la politique agricole. Pourtant, les paiements directs, qui fêtent cette année leurs 30 ans, ont un impact non négligeable sur le contenu de nos assiettes.
Introduits en Suisse en 1993, ils ont remplacé l'ancien système, datant d’après-guerre, basé sur le soutien des prix, l’écoulement des principaux produits agricoles et la protection tarifaire. Cette dernière impliquait de fortes taxes sur les produits agricoles importés, protégeant ainsi les agriculteurs locaux de la concurrence étrangère.
Ce tournant important, incarné par les paiements directs, a été motivé par le désir d'encourager des pratiques agricoles plus durables et écologiques, tout en s'alignant sur les exigences des marchés internationaux. Les montants versés soutiennent donc les agriculteurs non seulement pour leur production, mais aussi pour leur rôle dans la préservation de l'environnement, la biodiversité, et le paysage rural suisse. Voici quelques exemples de leur impact sur notre quotidien de consommateur.
Sécurité alimentaire
L’un des objectifs fondamentaux des paiements directs est de garantir la sécurité de l’approvisionnement alimentaire, en tout temps. Les agriculteurs qui perçoivent ces montants doivent nous assurer une offre suffisante en nourriture, y compris en cas de crise, et maintenir la disponibilité des facteurs de production tels que les sols arables, les semences, l'énergie, les engrais et les produits de protection des plantes.
Variété des produits
Les paiements directs encouragent une agriculture diversifiée, en soutenant des pratiques qui contribuent à une utilisation durable de la terre et à la conservation de la biodiversité. Ils incitent par ailleurs les agriculteurs à cultiver une gamme plus large de cultures, y compris des variétés locales ou des cultures moins courantes, contribuant ainsi à un écosystème agricole plus résilient. Cette diversification des cultures permet non seulement de préserver la santé des sols et de l'environnement, mais offre aussi aux consommateurs une alimentation plus riche et diversifiée.
Bien-être animal
En Suisse, les paiements directs encouragent les pratiques agricoles favorisant le bien-être animal. Ce qui implique des conditions d'élevage qui respectent la santé et le confort des animaux. Ce qui signifie notamment des espaces aménagés qui répondent aux besoins et comportements naturels des différentes espèces, une alimentation qualitative et des soins vétérinaires adéquats. Pour le consommateur, cela se traduit par des produits d'origine animale, tels que la viande, les œufs et les produits laitiers, de meilleure qualité, issus d'animaux élevés dans des conditions éthiques. Cette approche contribue donc à une alimentation plus responsable et améliore la qualité des produits consommés.
Impact sur les prix
Les paiements directs ont également une influence sur les prix des aliments en Suisse. En réduisant la dépendance des agriculteurs aux fluctuations du marché et en leur fournissant un revenu stable, ces mesures contribuent à stabiliser les prix des produits alimentaires et maintiennent des prix raisonnables pour les consommateurs.
Durabilité et environnement
Les paiements directs en Suisse favorisent la durabilité et la protection de l'environnement en soutenant les pratiques agricoles écologiques. Les agriculteurs sont incités à limiter fortement l'utilisation de pesticides et d'engrais chimiques (des normes strictes réglementent ce domaine), à adopter des méthodes de culture et d'élevage respectueuses de l'environnement et à préserver la biodiversité. Cette approche réduit l'impact environnemental de l'agriculture, offrant ainsi des avantages à long terme pour la santé des écosystèmes et la qualité de vie des consommateurs.
Futur de l'agriculture Suisse
Face aux défis actuels tels que le changement climatique et la pression économique, l'avenir des paiements directs et leur adaptation continue restent essentiels pour le secteur agricole suisse. Les réformes futures devront trouver un équilibre entre les besoins des agriculteurs, les attentes des consommateurs et la préservation de l'environnement. Ces évolutions joueront un rôle crucial dans la formation des pratiques agricoles de demain et continueront à influencer la manière dont les Suisses se nourrissent.
Pascale Bieri/AGIR