Le rapport d’activité

2010 établi par Frédéric Ménétrey, directeur de l’UPF, confirme que le secteur

agricole fribourgeois joue un rôle important dans l’approvisionnement en

denrées alimentaires de base destinées au secteur agroalimentaire national. A

lui seul, le secteur laitier du canton représente 7% de la production

nationale.

Côté SAU

Dans le canton de

Fribourg, la surface agricole utile (SAU) est importante puisqu’elle atteint

23,3 ha par exploitation, contre 17,6 ha au niveau suisse. 19,4% (634) des

domaines ont une surface de moins de 10 ha, 53,3% (1755) de 10 à 30 ha, 20,7%

(674) de 30 à 50 ha et 6,1% de plus de 50 ha.

L‘érosion des exploitations

Le document révèle

également que, dans le canton comme ailleurs, le nombre d’exploitations s’érode

année après année: -2,7% par an dans les années 90, puis -1,9% depuis l’an

2000. Un chiffre apparemment faible, mais qu’on ne s’y trompe pas: en une

génération, ce sont bien la moitié des exploitations qui ont mis la clé sous le

paillasson. Résultat, si en 1985 on en recensait plus de 6000, elles ont passé

à moins de 3000 en 2010. ««L’alignement forcé de notre agriculture sur celle de

l’UE est à l’ordre du jour, tout comme la fermeture de nombreuses

exploitations. Cette année encore, 60 d’entre elles ont cessé leur activité», regrette

Fritz Glauser, président.

Redistribution des cartes

Ainsi que le souligne

le directeur dans son rapport d’activité, le fléchissement de la diminution enregistrée

au cours des cinq dernières années reflète le fragile équilibre entre l’évolution

de la politique agricole, les conditions-cadres du marché, l’augmentation des

revenus annexes et l’orientation de la politique agricole 2014-2017. «Avec la

croisade engagée par le Conseil fédéral pour la signature d’un accord de libre-échange

agricole entre la Suisse et l’Union européenne (ALEA), de forts changements au

niveau des exploitations sont à craindre ces prochaines années». Les nouvelles

orientations de la PA 2014-2017 annoncent une redistribution des cartes. Avec

un montant prévu pour les paiements directs presque constant, et pour faire

face à une diminution des prix et des coûts, l’amélioration du revenu passera par

l’amélioration des structures et l’augmentation de la production et des revenus

annexes. Or, «les enseignements du passé nous permettent de douter d’une

amélioration amenée par les changements des conditions-cadres», déclare Frédéric

Ménétrey.

Sur ces sujets d’une

brûlante actualité, les débats promettent d’être nourris lors de l’assemblée

générale du 1^er décembre… Sans compter l’exposé de M. Albert Rösti,

directeur des Producteurs suisses de lait (PSL) sur le thème «Evolutions du

marché laitier - Interprofession du lait et interventions parlementaires» qui

suivra la partie statutaire.