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Printemps humide et sans soleil
Denis Pache, membre des Marchés paysans, producteur à Romanel/VD : « C’est vraiment pas terrible ! Nous avons beaucoup de déchets dans les fraises… et peu d’auto-cueillette. Les gens ne viennent pas avec un temps pareil. Pour les autres cultures, tout prend du retard, comme les tomates qui, en plus, subissent une forte pression des maladies. Quant à mettre en culture (haricots, salades…), il faut vraiment trouver les 1 ou 2 heures de bon pour pouvoir y travailler. »
Nicolas Fellay, directeur de l’Union maraîchère suisse : Il y a longtemps que nous n’avons pas eu une aussi longue période de froid et de pluie à cette époque de l’année. Il y a eu quelques zones touchées par la grêle mais c’est surtout le manque de lumière et le surplus d’humidité qui posent problèmes. Il y a des attaques de botritis (pourriture) et de mildiou contre lesquelles nous ne pouvons pas traiter puisque nous sommes en période de récolte. Seule solution : arracher à la main les tiges contaminées, ce qui représente un gros boulot ! Sous abri on peut éventuellement chauffer davantage, mais à quel prix… Nous sommes actuellement en manque de certaines spécialités de tomates. En revanche, nous avons trop de salades car, autre problème dû à la météo, les gens ne consomment que peu de crudités.
Philippe Dorsaz, membre des Marchés paysans, producteur à Riddes : « Au contraire du reste de la Suisse romande, le Valais n’a guère subi d’averses. Le climat plutôt froid a peu d’incidence sur les fraises. Il faut dire que chez nous 60 à 80 % des fraises sont cultivées sous tunnel, pour ma part même 80%. Seules mes variétés tardives ne sont pas couvertes. Pour la vigne, il faut faire attention au mildiou. Pour les poires et les légumes, rien à signaler pour l’instant. Côté abricots, j’ai récolté le premier ce matin. Le climat a par contre une incidence sur mon point de vente de Bovernier. Vu le mauvais temps, il y a moins de touristes et je perds du chiffre d’affaires. Par contre, sur mon domaine de Riddes, la vente directe marche bien pour les clients réguliers».
Des propos relayés par Ephrem Pannatier, directeur de l’Interprofession des Fruits et Légumes du Valais, qui conclut : «Heureusement, le gros de la récolte des fraises est déjà derrière nous ».