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Prix Media 2019 - L’USP récompense Jean-Philippe Buchs pour son enquête consacrée à la paysannerie suisse
Sponsorisé par Agrisano, filiale de l’USP active dans le domaine des assurances, le Prix Media de l’USP est doté de 6000 francs au total (2000 francs par région). Il est décerné chaque année à un journaliste ou producteur qui s’est distingué par la qualité de son travail d’information sur le monde agricole suisse. Le jury du Prix désigne les lauréats sur la base d’une sélection de travaux susceptibles d'être récompensés proposée préalablement par l’Agence d’information agricole romande (AGIR) pour la Suisse romande, le Landwirtschaftlicher Informationsdienst (LID) pour la Suisse alémanique et par l'Unione Contadini Ticinesi (UCT) pour le Tessin.
Les lauréats 2019
Les journalistes ont reçu leur prix lors d’une petite cérémonie organisée dans le cadre de l’assemblée des délégués de l’Union suisse des paysans (USP), le 21 novembre au Kursaal de Berne.
Pour le Tessin, ce sont Sabina Zanini et Valentina Moccetti qui ont été récompensées pour la série Le mani nella terra, la testa nel futuro diffusée sur RSI.
Pour la Suisse alémanique, l’USP a récompensé Marcel Huwyler (texte) et Remo Nägeli (photos) pour leur reportage Jan, der andere Bauer paru dans le Schweizer Illustrierte du 17.août 2018.
Enfin, pour la Suisse romande, le Prix Media de cette année revient à Jean-Philippe Buchs qui signe l’enquête Une Suisse sans paysans? publiée dans le magazine économique Bilan du 22 août 2018.
Cinq questions à Jean-Philippe Buchs
Jean-Philippe Buchs, qu’est-ce qui vous a conduit à mener une enquête sur les difficultés que rencontrent les paysans suisses?
Même si l’agriculture helvétique ne représente qu’une petite part du produit intérieur brut et de l’emploi, ses retombées en aval et en amont sont importantes. De surcroît, la population est très attachée à la paysannerie comme l’indiquent les résultats des dernières votations touchant à cette branche, le succès des brunchs à la ferme et celui des ventes directes à la ferme. Autant dire que les difficultés des paysans interpellent.
Comment avez-vous sélectionné les thèmes traités ?
L’objectif est non seulement de montrer les difficultés des producteurs de lait industriel, mais de rebondir avec des acteurs qui tentent de se distinguer en misant sur des produits novateurs. C’est pour cette raison que j’ai brièvement raconté la valorisation de la production arboricole valaisanne, la culture du quinoa et une filière du lait de brebis.
«Une Suisse sans paysans?»: le titre de votre enquête me semble un peu provocateur et finalement en contradiction avec tous les exemples que vous nous livrez et qui tendent à démontrer que l’agriculture suisse déploie énormément d’énergie pour se réinventer et perdurer. Pourquoi?
La question peut sembler provocatrice. Mais le nombre de paysans ne cesse de diminuer. Combien en restera-t-il dans dix ans ou dans vingt ans? Moins de 10 000? Par ailleurs, il n’y a pas de contradiction entre ce recul et les tentatives de nombreux agriculteurs pour rebondir avec de nouvelles activités. Cela montre leur attachement à la terre et leur volonté de s’en sortir. Il faut saluer leur engagement.
Quels sont, à votre avis, les grands enjeux et perspectives de l’agriculture suisse en 2020 ?
D’abord, la protection de l’environnement. Dans ce domaine, les attentes de la population vis-à-vis des paysans sont importantes non seulement pour l’an prochain, mais surtout à long terme. Ensuite, l’accord de libre-échange avec le Mercosur occupera le Parlement. Il sera aussi question de l’ouverture de négociations commerciales avec les Etats-Unis.
Pouvez-vous, en quelques lignes, nous résumer votre parcours journalistique ?
J’ai débuté mon activité de journaliste au printemps 1990 au quotidien La Liberté. J’y suis resté dix ans. Puis, j’ai travaillé à L’Hebdo entre 2000 et 2004. Et depuis 2005, je suis membre de la rédaction du magazine économique Bilan.
Propos de Jean-Philippe Buchs recueillis par Armande Reymond /AGIR