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Produire de la biodiversité comme du blé
« Les agriculteurs ont la
possibilité de choisir parmi plusieurs mesures: le projet « alouette des champs »
par exemple, dans le cadre duquel quelques mètres carrés de champ sont laissés
en jachère pour la nidification des alouettes. D’autres mesures peuvent porter
sur une augmentation des surfaces réservées à l’agriculture écologique, des
haies, des plantations d’arbres fruitiers en champ ou des nichoirs pour
oiseaux. Dans tous ces projets, les agriculteurs TerraSuisse bénéficient d’un
suivi par les experts de la
Station ornithologique suisse de Sempach ». Les
possibilités d’action succinctement présentées, Jean-Marc Fallet, président
IP-Suisse Romandie, a poursuivi sur les rapports entre nature et agriculture,
faisant officiellement partie, depuis
1993, des prestations écologiques.
Jacques Studer, biologiste indépendant mandaté par la
Station ornithologique suisse pour des projets agro-écologiques, s’enthousiasme
pour le label et ses exigences : « On peut rattraper le manque
d’information, ou du moins parfaire celle-ci. C’est indispensable que les
agriculteurs puissent recevoir une juste compensation, le fruit de ce travail
écologique. Ainsi, ils seront amené à fairede la biodiversité comme on produit du blé, vraiment le mieux possible !».
Et le biologiste de poursuivre sur ce que représente la qualité en matière
d’écologie agricole : palette de microstructures (tas de cailloux, souche
d’arbre, talus…), mesures particulières d’exploitation (carré sauvage au milieu
d’une culture, fauche alternée, semis plus large…), composition botanique
spécifique, etc.
L’agriculteur, André Staudenmann, opine du chef. Depuis
1994, il améliore ses éléments d’écologie : haie, prairie, étang. Il a
complété ses travaux en mettant à ciel ouvert une rivière dont il a reboisé les
berges. Tellement passionné qu’il a presque doublé la surface minimale exigée
de 7% du domaine. Il suit de près ses protégés et peut dire comment se sont
déplacées les crételles (graminées) et les épervières (composées). Il raconte
que les naturalistes viennent observer sur ses terres la (rare) pie grièche
écorcheur et ramasse parfois les bois abandonnés du chevreuil, preuve qu’il se
sent à l’aise dans sa petite réserve naturelle.
On n’est sans doute pas encore au stade où le lièvre se
prélasse adossé à une belle pierre en regardant une piéride rejoindre une
centaurée (comme dans la
pub Migros)… Mais, avec TerraSuisse , la volonté du grand
distributeur en matière d’écologie et de développement durable semble s’appuyer
sur des bases plus solides que jamais. Souhaitons, avec les paysans, que
l’engagement soit totalement réciproque !