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Rapport annuel 2009 Agroscope
« Agroscope
étudie depuis des années la diversité des espèces, la diversité génétique au
sein des espèces, les écosystèmes et les habitats naturels ainsi que les
multiples fonctions et processus de ces systèmes». Dans la préface du rapport
annuel 2009, sous le titre « La diversité crée de la valeur
ajoutée », Manfred Bötsch, président du comité de direction, annonce un
choix d’exemples de valeur ajoutée générée grâce à l’engagement des
collaborateurs d’Agroscope. Voyons la chose de plus près !
Entre
Changins (VD) et Wädenswil (ZH), à l’Agroscope ACW, les spécialistes
s’intéressent aux edelweiss, gentianes, armoises et saxifrages. Non pour faire
joli dans le paysage des montagnes mais pour les besoins des industries
cosmétiques. Les travaux des chercheurs doivent permettre d’offrir aux firmes
suisses des principes actifs à forte valeur ajoutée. L’agriculture d’altitude
trouvera ainsi de nouveaux débouchés. Il s’agira aussi de préciser les aspects
quant aux techniques de culture, de récolte et de séchage pour que les
agriculteurs de montagnes puissent exploiter les nouvelles variétés dans toutes
leurs potentialités.
Côté
diversité génétique, l’ACW se penche sur les pommes suisses et les cépages. Les
premières pour identifier leur profil ADN afin de pouvoir les intégrer à une
banque de données. Les seconds pour en créer de nouveaux présentant un bon
équilibre entre aspects écologiques et économiques et intéresser le
consommateur, notamment par la richesse en molécules antioxydantes. On voit
aussi tout l’intérêt à mieux connaître la vie microbienne des fromages au lait
cru. Pour l’Agroscope Liebefeld-Posieux (ALP), ce dernier doit être
microbiologiquement sûr, c’est-à-dire ne contenant pas de colibactéries
secrétant des toxines. Le risque potentiel a fait l’objet d’une thèse de
doctorat. Ici la biodiversité risque fort d’être sélective. Comme d’ailleurs en
ce qui concerne le staphylocoque responsable de la mammite des chèvres ou le
varroa, cet acarien destructeur d’abeilles
A
l’Agroscope Reckenholz-Tänikon (ART) on essaie de domestiquer les champignons
pathogènes. Surtout lorsque ces champignons s’attaquent à un prolifique
ravageur, le puceron du feuillage. On sait en effet que les organismes
mycéliens font partie des principaux ennemis naturels des « poux ».
Certaines espèces fongiques se sont même spécialisées dans la contamination des
pucerons. Mais on connaît peu de choses sur leur vie et leur comportement. Des
observations dans la nature laissent espérer une intéressante exploitation de
la biodiversité permettant d’éviter l’usage d’insecticides. Sans doute cette
fameuse « valeur ajoutée »… au bénéfice de tous !