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Ravages météo sur les cultures
Après le gel de ce printemps, l’agriculture a une nouvelle fois souffert de la météo, ces dernières semaines. Les pluies abondantes qui se sont abattues sur l’ensemble de la Suisse romande ont détrempé les sols, empêché les exploitants de travailler, de traiter leurs champs, et de nombreuses plantations ont été noyées par les inondations. Les pertes ne sont pas encore chiffrées, mais elles seront considérables.
« On vit une année particulière. On a connu un mois de février chaud, un printemps pluvieux et froid, et un mois de juillet exceptionnel au niveau du climat, avec des précipitations extrêmement importantes qui ont des conséquences sur toutes les productions agricoles », relève Olivier Borgeat, secrétaire général de l’Interprofession des fruits et légumes du Valais (IFELV).
Les légumes pourrissent en terre
Du côté des céréales, il n’a pas été possible de moissonner les champs qui auraient dû l’être, comme le blé ou l’orge. Alors que les légumes pourrissent en terre à cause de l’humidité. « Les sols gorgés d’eau rendent difficiles les récoltes, comme pour les pommes de terre ou les carottes. Par ailleurs, comme la terre est détrempée, on ne peut pas passer aux cultures suivantes », explique Olivier Borgeat. De plus, les fortes pluies favorisent la prolifération des maladies et ravageurs. En ce qui concerne les fruits abimés et/ou imbibés d’eau, ils se conservent moins bien, pourrissent et peuvent avoir moins de goût.
Les abricots ont été particulièrement touchés par cette année hors norme. Le gel avait déjà fait d’énormes ravages. A cela se sont ajoutées les fortes pluies. « L’abricot résiste jusqu’à un certain point, mais il ne supporte pas de rester humide plusieurs jours sans être endommagé. Sans compter tous ceux qui pourrissent. Maintenant, ce qui reste sur les arbres, c’est beaucoup du fruit d’industrie, qui est vendu à un prix déclassé », déplore Olivier Comby, arboriculteur à Saxon (VS). « On sera à plus de 80 ou 85% de perte sur la saison. »
Tolérance face aux imperfections
« Face aux intempéries, il n’y a pas de solutions, poursuit le secrétaire général de l’IFELV. On doit laisser passer le mauvais temps et attendre les beaux jours. Malheureusement les impacts sur les productions sont bel et bien là. Cela ne se rattrape pas. » Et de conclure : « On ne peut qu’encourager le consommateur à acheter des produits suisses et souhaiter qu’il soit plus tolérant au niveau de l’aspect visuel des fruits et légumes, car les marques et petites taches n’ont aucun impact sur la qualité gustative. »
Mais quoiqu’il en soit, financièrement, ces dégâts vont être très lourds pour les producteurs. « Il faudrait qu’il y ait une assurance récolte sur le plan fédéral, à l’instar de ce qui se fait en France, souligne Olivier Comby. On a demandé que cela soit introduit dans la PA22. Mais le calendrier a été repoussé... Avec le climat qui se dérègle, on est obligé d’avoir quelque chose, autrement, on ne va plus pouvoir survivre. »
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