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Recherche – Les plantes OGM produisant plusieurs toxines de Bacillus thuringiensis (Bt) ne présenteraient pas de risque accru pour les organismes non ciblés comme les auxiliaires
Depuis vingt ans, le groupe de recherche Biosécurité d'Agroscope étudie les plantes génétiquement modifiées résistantes aux insectes ainsi que leurs effets sur la biodiversité et les services écosystémiques.
Les plantes Bt, explique le communiqué de ce jour d’Agroscope, sont génétiquement modifiées et produisent des protéines toxiques pour certains insectes nuisibles. Les variétés modernes contiennent de plus en plus souvent des combinaisons de plusieurs toxines Bt. Ainsi, la lutte contre les ravageurs est plus efficace, la gamme des organismes ciblés est élargie et l’essor des résistances est ralenti.
Des craintes ont été plusieurs fois exprimées par rapport à ces plantes. Elles présenteraient en effet un risque accru pour les organismes non ciblés: les interactions entre les protéines individuelles pourraient nuire à des espèces insensibles aux toxines individuelles.
Pour savoir si des interactions entre des toxines Bt peuvent entraîner des dommages imprévus pour les organismes non ciblés, Jörg Romeis et Michael Meissle d'Agroscope ont donc procédé à une analyse systématique de la littérature dans les principales bases de données scientifiques. Ils ont examiné quelque 2300 références et identifié 58 publications scientifiques rapportant des résultats pertinents: d’une part des études en laboratoire faites sur 34 espèces d'insectes (de 24 familles et 11 ordres), d’autre part des essais en plein champ menés avec du maïs Bt et du coton Bt (dans 5 et 7 pays respectivement) pour mesurer l’abondance des insectes.
Les résultats de l'étude viennent d'être publiés dans la revue «Trends in Biotechnology». Ainsi, selon cette étude, il n’a été trouvé aucun indice que les toxines Bt combinées possèdent une gamme d'action différente de celle des toxines individuelles. Selon les connaissances actuelles, les plantes génétiquement modifiées contenant des toxines Bt combinées peuvent être considérées comme aussi sûres pour les organismes non ciblés que les plantes produisant une seule toxine.
Moratoire sur le génie génétique en Suisse
En vigueur depuis 2005, le moratoire sur la culture commerciale de plantes génétiquement modifiées a été prolongé trois fois par le Parlement et expire à la fin de 2021. Il ne s’applique pas à la recherche et notamment aux essais sur le terrain, conclut le communiqué.
AGIR/SP