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Rencontre FNSEA – USP au Locle
Journée historique pour les familles Choffet et Zanon au lieu-dit Pied-de-Martel, sur la commune du Locle. Les plus hauts dirigeants de la défense professionnelle paysanne française et suisse se sont retrouvés sur leur communauté d’exploitation pour une conférence de presse. Accueillis par Laurent Favre, directeur de la Chambre d’agriculture neuchâteloise, les intervenants accompagnés de Xavier Beulin, vice-président de la FNSEA, ont fait le point sur le dossier agricole à l’OMC à quelques jours d’une conférence ministérielle prévue fin juillet à Genève.
« Nous avons décidé de nous réunir car les défis qui nous attendent exigent des réponses rapides », a expliqué John Dupraz en préambule. « L’OMC, dans le secteur agricole, est un échec et il est nécessaire que l’organisation revienne à des fondamentaux privilégiant les productions vivrières plutôt que de favoriser exagérément les pays agroexportateurs » ! En faisant la liste des raisons de la crise alimentaire actuelle, le vice-président de l’USP montre du doigt « la spéculation éhontée sur les denrées alimentaires ». Ainsi, pour l’Union suisse des paysans, un constat s’impose : l’agriculture doit bénéficier de mesures spécifiques dans le cadre des négociations car l’approvisionnement de base des populations ne peut être garantie que par une agriculture de proximité, d’autant que 90% des produits agricoles sont commercialisés et consommés dans leur région de production. «Malheureusement les diktats de l’OMC, appuyés par la Banque mondiale et le FMI, ont obligé les pays pauvres à produire pour l’exportation afin d’avoir des devises pour rembourser les prêts, plutôt que de faire de la culture vivrière », s’est encore indigné John Dupraz.
Côté français, la volonté de se battre contre de nouveaux accords est tout aussi vive. Xavier Beulin, retraçant l’historique du dossier, a rappelé que l’Europe avait, par exemple, accepté de supprimer les aides à l’exportation à condition qu’il y ait réciprocité « et c’est loin d’être le cas pour les USA. ». Soulignant une unité de vue des milieux agricoles – hormis américains -, pour mettre en place une agriculture mondiale diversifiée par grande région, il a encore rappelé l’importance d’investir dans ce secteur ce qui est loin d’être le cas en Afrique, par exemple.
Et les intervenants de confirmer, ensemble, qu’ils seront présents à Genève « pas à la table des négociations puisque nous ne sommes pas invités » mais partout où l’on peut rencontrer les négociateurs pour les convaincre qu’il faut permettre la coexistence de différents types d’agriculture, selon les régions du globe : multifonctionnelle et durable mais aussi d’exportation et, surtout, celle aujourd’hui négligée : l’agriculture vivrière.