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Résumé et survol de l’année 2019
Sur le plan météorologique, l’année 2019 a certes connu deux grosses vagues de chaleur mais, contrairement à la situation de 2018, plusieurs régions ont aussi bénéficié de suffisamment de précipitations estivales.
Cultures végétales
La récolte de foin se caractérise par une grande variabilité géographique. Dans les cantons de Vaud et du Jura, elle a par exemple été meilleure qu’en 2018. Les importations de foin se sont stabilisées par rapport à l’année précédente.
Les producteurs de cultures végétales affichent leur inquiétude face aux dommages provoqués par la punaise diabolique. Le ravageur a attaqué 20% (10% en 2018) des cultures fruitières indigènes. Plusieurs variétés de légumes sous serre ont été touchées et les cultures en plein champ commencent à l’être aussi. Les producteurs s’attendent d’ailleurs à une augmentation des dégâts dans le futur. Des plans d’action sont actuellement à l’étude pour permettre d’éradiquer ce fléau.
La qualité était généralement au rendez-vous pour les fruits et les baies. Les rendements et ventes de pommes, poires et abricots ont été bons. La récolte de baies a été meilleure que celle de l’année précédente même si le marché reste sous tension. Les myrtilles importées sans droits de douane sont en effet entrées en concurrence avec les mûres suisses sur les étalages de nos magasins, cela malgré une très bonne collaboration avec les distributeurs. Même si les quantités récoltées ont été de 22 % au-deçà des attentes, la saison des prunes s’avère positive. En revanche, le bilan est plus mitigé pour les producteurs de cerises qui ont dû composer avec des conditions météorologiques qui ont compliqué le bon déroulement de la saison, cela dès la période de floraison des arbres.
Après une récolte particulièrement abondante en 2018, les viticulteurs ont retrouvé pour leur part une année viticole normale en 2019. Aux dires des professionnels, la longue période de maturation laisse prévoir des vins très aromatiques. Seul bémol, au moment de la vendange 2019, les caves étant encore pleines, les viticulteurs ont donc demandé fin novembre une révision de l’impôt sur les importations de vins étrangers pour soutenir la production indigène et permettre ainsi d’écouler les stocks.
Au niveau des légumes, les maraîchers notent, après un bon début de saison, une chute de la production consécutive aux pluies abondantes suivies de fortes chaleurs. Les importations sont toutefois restées inférieures aux années précédentes.
Les producteurs de pommes de terre enregistrent pour leur part une baisse de rendement de 33'000 tonnes par rapport à 2018.
Cette année encore, la production de sucre suisse ne couvrira pas la demande et il faudra de nouveau importer d’importantes quantités, soulignent les responsables de la branche qui mettent tout en œuvre pour stabiliser les surfaces cultivées en Suisse. L’aide temporaire de la Confédération, qui a augmenté la contribution particulière allouée à la betterave de 300 francs pour la porter à 2 100 francs l’hectare et fixé la protection minimale aux frontières à 7 francs pour 100 kilos a eu des répercussions positives précisent-ils.
La météo a généralement été optimale pour les cultures céréalières. En revanche, l’année a été difficile pour les producteurs de colza. Avec 68 000 tonnes, le niveau de récolte est largement inférieur à la quantité contractuelle de 93 500 tonnes. Cette situation est en partie due à la pression importante des nuisibles cette année, mais aussi aux répercussions négatives du gel au printemps.
Les forêts suisses ont beaucoup souffert cette année encore. Ravageurs et stress climatique ont mis à mal de nombreuses espèces. Les entrepôts des scieries débordent donc de bois et les prix sont sous pression. Pour tenter de remédier à la situation, les représentants des différentes filières bois ont réclamé plusieurs mesures de soutien auprès de la Confédération et des cantons, comme l’assouplissement de la réalisation de dépôts de bois rond en forêt mais aussi à l’extérieur des forêts ou des aides au reboisement avec des essences adaptées au changement climatique. Diverses initiatives sont en cours pour mettre en place un système de certificats pour compenser les émissions de CO2 par des projets forestiers (sur la base du volontariat).
Production animale
L’année 2019 est synonyme de stabilité pour le marché laitier. Les prix aux producteurs sont restés plus ou moins au même niveau que l’année dernière jusqu’en septembre, avant de devenir comparativement plus élevés. Cette augmentation s’explique par l’introduction, en septembre 2019, du supplément de «durabilité» de 3 centimes par kilo de lait pour le label swissmilk green. Notons par ailleurs que l’offre en lait bio excède la demande. A partir de 2020, pour réguler le marché, les exploitations qui passent au bio devront donc figurer sur une liste d’attente et livrer leur lait via le canal conventionnel pendant cinq mois à un an.
S’agissant de la viande, le marché du porc se porte bien puisque la part indigène de la production de viande s’élève actuellement à 92,6 %, ce qui a eu un impact positif sur les prix.
La production de gros bétail bovin a reculé en 2019, de même que celle des veaux.
Les consommateurs suisses continuent de privilégier la volaille suisse. Ainsi, jusqu’en septembre de cette année, les productions de poulet et de dinde ont augmenté chacune de 1% par rapport à la même époque de l’année précédente.
Avec deux grands pics saisonniers de la demande à Pâques et à Noël, le marché des œufs indigènes est également en bonne forme. La filière s’attend à dépasser, pour la première fois, la barre du milliard d’œufs suisses.
Enfin, les nouvelles ne sont pas réjouissantes du côté de l’apiculture. Avec seulement 13 kilos (soit -10 kilos par rapport à 2018) par ruche, la récolte de miel n’a jamais été aussi faible en Suisse. Cette situation s’explique par la récolte de printemps extrêmement réduite avec seulement 3,5 kilos par ruche en moyenne. Le mois de mai ayant été particulièrement frais, les abeilles ont dû en effet puiser dans leurs réserves de miel pour assurer la survie de la colonie.
Agence AGIR, Lausanne