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Rétrospective de l'agiculture 2022
Tandis que le bétail a souffert de la chaleur, les températures élevées n’ont guère atteint la vigne et les fruits. Le raisin et les fruits ont certes été de plus petite taille cette année, mais ils n’en sont que plus doux. De plus, la chaleur a provoqué un démarrage plus précoce des récoltes cette année. La production de baies a progressé, tandis que la récolte de fruits a été moyenne à bonne. Dans l’ensemble, l’année 2022 peut être considérée comme fructueuse.
La chaleur et la sécheresse n’ont pas été optimales pour les pommes de terre et les productrices et producteurs ont livré une petite récolte, mais de bonne qualité. Il reste encore à savoir quelle sera l’influence de la chaleur estivale sur l’aptitude à la conservation des pommes de terre.
Des coûts de production élevés
Dans la filière maraîchère, la saison a bien commencé au printemps. En été, la sécheresse a induit des besoins en irrigation et parfois des restrictions quant aux prélèvements d’eau. Les quantités ont malgré tout pu être maintenues par rapport à 2020 et ont même nettement dépassé celles de 2021, une année mouillée. La branche est actuellement confrontée à la pression croissante sur les produits phytosanitaires et aux coûts de production accrus.
Les rendements des céréales et des oléagineux se sont améliorés après les maigres récoltes de l’an passé. En ce qui concerne le blé panifiable, la récolte dépasse d’environ 100'000 tonnes celle de l’année précédente et est estimée à près de 380'000 tonnes. La qualité est également bonne cette année.
Faible teneur en sucre
Contrairement aux pronostics, il ne s’agira pas d’une année record pour les betteraves sucrières, mais les productrices et producteurs de betteraves devraient être satisfaits : la teneur en sucre des betteraves est certes nettement inférieure aux attentes, mais les rendements sont corrects malgré les chaleurs extrêmes de l’été. Un bilan positif devrait donc être tiré à l’issue de la campagne betteravière dans les sucreries d’Aarberg et de Frauenfeld.
La forêt et les champignons ont le vent en poupe
La sylviculture a nettement ressenti la guerre en Ukraine et la demande en bois de chauffage a parfois décuplé. Le bois-énergie a connu une augmentation des prix bienvenue pour les propriétaires de forêts, car la récolte de bois est déficitaire depuis plusieurs années en moyenne suisse.
Les champignons suisses ont toujours le vent en poupe. La consommation a augmenté vers l’automne et la part de la production indigène s’élève à deux tiers pour les champignons de Paris et à 50 % pour les champignons exotiques, et ce sans protection douanière. La production bio a nettement progressé.
La production de lait affiche une légère tendance à la baisse et celle de fromage a aussi à nouveau diminué cette année, après avoir un peu augmenté en 2021.
L’année a été compliquée sur les alpages. Le manque d’eau et de personnel ainsi que la situation du loup ont pénalisé de nombreuses exploitations.
Le marché des œufs et du porc en difficulté
Après que les œufs aient connu une forte demande durant les deux années de pandémie, la situation s’est dégradée et le marché des œufs a été malmené. Les effectifs de poules ayant été augmentés ces deux dernières années, une surproduction a régné pratiquement toute l’année, laquelle s’est cassé les dents sur une demande à la traîne. La branche essaie donc d’équilibrer l’offre et la demande par diverses mesures.
Tandis que la consommation avait augmenté durant la période de pandémie, les productrices et producteurs de porcs en avaient fait de même avec la production, ce qui a toutefois désormais des répercussions négatives. Une offre indigène trop importante a entraîné une chute des prix telle qu’on n’en avait encore jamais connu. Et bien qu’environ 61 % de l’offre globale en viande de porc remplisse des exigences de labels, seuls environ 30 % sont écoulés avec une plus-value.
Comme les années précédentes, la production de poulets poursuit sa croissance. Un léger recul est à relever pour la viande de bœuf et de veau.
Les apicultrices et apiculteurs ont connu une meilleure année que la précédente. Après la récolte de miel historiquement basse de 2021 en raison des conditions météorologiques, celle de cette année est à nouveau normale.
Auteurs: Renate Hodel et Jonas Ingold, LID, Berne.