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Trésors de nos terroirs
« Ce qui est une découverte culinaire pour les Vaudois
fait figure de vieille connaissance pour les Appenzellois et
réciproquement ». Stéphane Boisseaux, directeur du PCS, répond ainsi à la
question sur les découvertes gastro-archéologiques les plus surprenantes.
La définition des objets de l’inventaire est plus
aisée : un produit de tradition (minimum 40 ans d’âge !), disponible
sur le marché et typiquement suisse ou ayant un lien fort avec notre pays.
« On trouvera donc la saucisse aux choux mais pas le papet », précise
d’emblée le spécialiste qui entend bien différencier « mets » et
« produits »; les premiers, à l’instar du fameux malakoff,
n’intéressant pas les patri-culinologues.
Le site Internet, avec son unique fiche Schabziger et sa
simple liste d’une septantaine de spécialités, semble pour l’instant assez
fruste. C’est que les historiens planchent plutôt en coulisse. Ils promettent
une éclosion de 400 fiches descriptives pour la fin de l’année. Histoire, modes
de faire, usages et descriptions détaillées des produits seront présentés sur
le site. Pas de photos en revanche : « On les garde pour la
publication d’un livre », annonce Stephane Boisseaux tout réjoui.
Fondée en 2004, l’Association Patrimoine culinaire suisse a illico intéressé la Confédération
(Office fédéral de l’agriculture OFAG), les cantons, la presse et le public.
Mais entre l’amour pour les spécialités régionales et la mise en place d’une
équipe de professionnels œuvrant pour le grand inventaire, il a fallu plus que
le relevé des ingrédients des leckerlis. Depuis janvier 2005, une équipe
réalise l’Inventaire, en étroite collaboration avec les cantons et le réseau de
l’Association. Leurs pénates se situent à Lausanne, en La Maison du paysan, et
leurs finances proviennent de la Confédération (1/3), des cantons (1/3) et de
divers sponsors, fondations et autres donateurs. Les chercheurs, répartis entre
Zurich, Bâle et Lausanne, mettent en lumière une gigantesque pépinière d’AOC
potentielles. L’OFAG et les cantons puisent dans cette documentation pour
inciter les associations d’artisans (bouchers, boulangers et autres fromagers…)
à mettre en place des interprofessions d’avenir, celles qui construiront les
prochaines appellations pour affronter le marché de demain.