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Une ambulance pour les animaux
Que se passe-t-il quand un veau se casse une patte ? Qu’une vache est victime d’un retournement de caillette (un des 4 estomacs des ruminants) ou qu’elle souffre d’un problème de dos ? L’agriculteur appelle le vétérinaire. Si l’animal a de bonnes chances de guérison et que l’aspect économique le permet, tout sera mis en œuvre pour le soigner. Quitte à le transférer au Tierspital, à Berne.
« Les agriculteurs ne sont pas des bourreaux d’animaux»
« Contrairement à ce que pense le grand public, les paysans ne sont pas des bourreaux d’animaux. Ils tiennent à leurs bêtes et la décision de les abattre n’est prise qu’en dernier ressort », assure Sébastien Delay. Ce jeune agriculteur vaudois de 27 ans le sait d’autant mieux qu’il est également transporteur d’animaux. Suite à la fermeture des abattoirs communaux de son village, Baulmes (VD), il crée la société Transeb, en 2021, dans l’objectif d’assurer le transport du bétail destiné à la boucherie, jusqu’aux abattoirs d’Orbes: « Je voulais apporter une solution respectueuse et personnalisée pour le transfert des animaux. »
Un nouveau service
Mais Sébastien Delay se démarque surtout avec une prestation unique en Suisse romande : le transport d’urgence pour les grands animaux, malades ou blessés. « Les gros transporteurs n’ont pas le temps d’effectuer de telles courses. Quant aux agriculteurs, ils sont très pris par leur travail sur l’exploitation et n’ont généralement pas les véhicules adéquats pour faire un déplacement jusqu’au Tierspital, par exemple. Il y avait donc un véritable besoin à satisfaire ». Aujourd’hui, il sillonne toute la Suisse romande avec son « ambulance », disponible 24 heures sur 24 et 7 jours 7.
La bétaillère de Transeb est bien adaptée pour les urgences, tant par sa taille que son aménagement. La rampe d’accès, très basse, facilite l’accès des animaux. Quant à l’intérieur, il peut être compartimenté de sorte à les sécuriser au mieux. Une caméra de surveillance permet également de s’assurer qu’il n’y a pas de problème durant le trajet. Sébastien Delay dispose par ailleurs d’un van, pour les transports de chevaux, qu’il achemine régulièrement jusqu’à la clinique équine Areda, à Bex (VD).
Des vaches, mais aussi des lamas et des moutons
« Dans cette activité, le plus compliqué c’est de savoir si l’animal souffre. Car très souvent, un animal ne manifeste pas de signes de douleur. Pour être certain qu’il soit transportable, nous faisons appel à un vétérinaire avant de le charger », souligne Sébastien Delay.
Avec son service ambulancier, le jeune agriculteur transporte tout type de « patients » : des vaches, des veaux et des chevaux, bien sûr. Mais aussi des moutons, des ânes, des cochons… « C’est important d’avoir de la patience et d’aimer les bêtes », dit-il encore. Le transport d’animaux nécessite également un permis de circulation professionnel ainsi qu’une formation pour connaître la législation, les épizooties et la bonne manipulation des animaux. Les connaissances doivent par ailleurs être réactualisées par un jour de cours tous les trois ans.
Vidéo: Transeb au service du bien-être animal
Pascale Bieri/AGIR