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Votations du 13 juin : le Valais agricole sur la brèche
Caroline Borgeat est basée à Vernayaz où, en plus de grandes cultures et de vaches allaitantes, elle élève 9’600 poules pondeuses en plein air où celles-ci disposent de 30’000 m2. Le bien-être animal est clairement une priorité pour elle et sa famille. «Nos poules peuvent sortir tous les jours. Elles bénéficient d’un jardin d’hiver équipé de perchoirs, de bacs à sable et de pipettes d’eau. Si le oui passe, nous n’aurons plus assez de ressources propres pour les nourrir. Nous ne pourrons plus désinfecter correctement notre poulailler», redoute-t-elle.
Raphaël Angst gère avec sa famille, à Illarsaz, une exploitation mixte, des cultures maraîchères et un élevage de taureaux. Il insiste sur les contrôles très stricts qui se pratique en Suisse et sur le professionnalisme dont lui et ses confrères font preuve. Des pratiques comme les traitements préventifs ont par exemple été abolies. Le désherbage mécanique, par contre, se généralise. Le jeune agriculteur déplore que d’autres pays ne respectent pas ces standards. «Ce sera au consommateur de prendre ses responsabilités et de dire ce qu’il préfère», résume-t-il. «Si le oui passe le 13 juin, les diminutions de la production de pommes de terre varieront entre 20 et 30 pour cent. Nous devrons donc en importer de l’étranger», annonce-t-il.
Olivier Comby est implanté à Saxon où il gère une exploitation mixte maraîchère et fruitière. Du cœur de l’un de ses vergers d’abricotiers, il explique la lutte qu’il mène notamment contre la moniliose, une maladie printanière. «À l’heure actuelle, nous n’avons pas d’autre solution que de recourir aux produits phytosanitaires pour traiter nos fruits», précise-t-il. Ainsi en va-t-il pour plusieurs ravageurs comme la mouche Suzuki: aucune alternative biologique efficace n’est disponible à ce jour.
Etienne Tornay cultive avec son frère Alexis des plantes médicinales et aromatiques issues de la culture biologique à Orsières. Les Herbes du Gd-Saint-Bernard et Ricola figurent parmi ses clients. «Nous avons déjà le souci de réaliser des produits sains et écologiques. Nous faisons ce métier depuis 30 ans, au plus près de notre conscience», rappelle-t-il en insistant sur sa volonté de transmettre aux générations futures une terre qui ne soit pas polluée.
Vidéo et propos recueillis par Fabienne Bruttin - AGIR