Elles sont là, savoureuses et juteuses. Et même légèrement en avance cette année, galvanisées par des conditions propices à pareille précocité. A peine récoltées, les fraises suisses sont prêtes à envahir les étalages et les rayons de nos fermes, magasins du terroir, grandes surfaces et autres commerces d'alimentation. Les consommateurs n'auront donc plus à se tourner vers des fraises étrangères au bilan carbone déplorable, pour ne citer que cette carence.

Digne ambassadeur du verger suisse, ce fruit à chair rouge écarlate nécessite une attention particulière. "La fraise suisse, c'est un gage de fraîcheur garanti par de petites distances de transport, souligne Mélanie Dorsaz, collaboratrice chez Philfruits SA à Riddes, dans le Valais central. On la ramasse et le jour même, au pire le lendemain, elle est sur les étalages. La fraise est capricieuse parce que très sensible aux écarts de température. Il faut du chaud mais pas trop chaud et du froid mais pas trop froid!" Et l'arboricultrice de mettre l'accent sur les contraintes du calendrier: "En général, on plante la fraise vers juin juillet et on la récolte en principe en mai de l'année suivante. C'est dire si elle ne laisse aucun répit..."

Fraîches, sinon fades
"La fraise est évidemment un fruit saisonnier, abonde Olivier Borgeat, secrétaire général de l'IFELV, l'Interprofession des fruits et légumes du Valais. Le pic de production intervient entre mai et juin. C'est vraiment la meilleure période pour en profiter. D'autant que la fraise doit se consommer rapidement, au risque d'en perdre les qualités nutritives et gustatives qui font sa force et ses charmes" Sous entendu: "Une fraise qui a parcouru des milliers de kilomètres pour se retrouver dans les étals perd évidemment une majeure partie de son attrait. Il faut également savoir que notre pays a instauré des normes très strictes d'hygiène et de qualité aux producteurs de fraises. En mangeant de la fraise suisse, on soutient une filières et des familles locales."

Plus globalement, la Suisse compte un peu plus de 520 hectares de vergers de fraises. Si la production nationale se concentre surtout dans les cantons de Berne et de Thurgovie, la Suisse romande en est également friande, avec le cinquième environ du "grenier" helvétique à son actif. Le Valais avec 44 hectares répertoriés fait figure de leader à l'échelle intercantonale.

COMMUNIQUE LIBRE DE DROITS

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Lausanne, le 4 mai 2020