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AgriGenève œuvre pour piéger le carbone dans les sols agricoles
L’agriculture de conservation
Après avoir couvert le sol et réduit l’intensité du travail mécanique, il faut adopter un enchainement de cultures varié et cohérent pour maintenir le sol en bonne santé. La mise en place de ces trois paramètres - couverture des sols, travail minimum du sol et rotation diversifiée, est définie comme une nouvelle pratique agricole : l’agriculture de conservation. C’est une approche cohérente qui permet de réaliser des économies mais également de préserver l’environnement : la consommation de gasoil est diminuée et le sol s’enrichit en carbone sous forme d’humus, grâce aux engrais verts. Ces derniers permettent également de diminuer la consommation d’engrais ainsi que l’érosion grâce à la présence de matière organique en surface.
La séquestration du carbone par les sols
Les sols représentent d’une part un gigantesque stock de carbone qui y est piégé sous forme d’humus et d’autre part disposent d’une formidable capacité à séquestrer du CO2 atmosphérique. C’est actuellement le seul moyen tangible et rapide d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris. Pour ce faire, les taux de matière organique des sols devraient augmenter, ce qui est notamment favorisé par des techniques telle l’agriculture de conservation. A Genève, un monitoring de la qualité des sols est en place depuis plus de 25 ans et ses résultats permettent d’affirmer que le potentiel de stockage de CO2 est très élevé dans notre canton.
Quelques chiffres
En 2019, l’agriculture de conservation est pratiquée sur plus de 1000 hectares à Genève. A noter que la moitié des terres cultivées à Genève n’est plus labourée, mais en techniques culturales simplifiées.
Le potentiel de séquestration du carbone a été estimé, pour les terres assolées genevoises, à 700'000t de CO2 si l’on souhaite combler a minima le déficit de teneur en humus. Sur le terrain, de nombreuses parcelles en agriculture de conservation affichent des taux de séquestration du CO2 atmosphérique très élevées par rapport à l’objectif climatique d’une augmentation de 40/00 par année. Le plan climat genevois ambitionne de séquestrer 15'000 t de CO2 chaque année dans les sols, soit 150'000 t d’ici 2030. Le taux de 150/00 correspondant à ce chiffre est effectivement atteint par des exploitations en agriculture de conservation.
Contacts :
François Erard, Directeur, 022 939 03 10, info@clutteragrigeneve.ch
Nicolas Courtois, AgriVulg Ingénieur ISARA, info@clutteragrigeneve.ch
Pascal Boivin, HEPIA Agronomie (professeur – Sols et Substrats), pascal.boivin@clutterhesge.ch
AgriGenève est une organisation professionnelle faitière qui fédère l’ensemble des filières du secteur primaire genevois.