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Fin de la production de sucre suisse en cas d’acceptation de l’initiative sur l’eau potable
Agroscope a évalué les conséquences de l’initiative sur l’eau potable dans 18 scénarios. Tous arrivent à la même conclusion : la surface de betteraves diminuerait de 40% et la production chuterait de 45-60% selon les hypothèses. C’est également le cas pour les scénarios modérés ou optimistes. L’étude d’Agroscope confirme ainsi une étude de l’USP : la majorité des exploitations spécialisées en grandes cultures continueraient à recevoir des paiements directs et s’en tiendraient aux prescriptions écologiques requises. Ils concentreraient leurs productions sur des cultures peu sujettes aux maladies ou aux ravageurs. Avec un tel recul de la production, la capacité des sucreries suisses ne serait plus utilisée à plein régime et elles devraient cesser la production de sucre. Les besoins en sucre d’environ 350’000t devraient donc être importés. Les consommateurs et les industries agroalimentaires seraient donc totalement dépendants de sucre entièrement importé. Cela aurait des conséquences dramatiques en matière de changement climatique et de l’impact environnemental: en 2017 une étude menée par EBP a démontré que l’empreinte écologique du sucre suisse est 30% inférieure à celle du sucre européen importé. Dans cette étude, il n’est pas tenu compte qu’à partir de 2021, 2/3 des besoins en énergie de la sucrerie d’Aarberg seront couverts par les énergies renouvelables. Une station de récupération de bois est actuellement en construction sur le site de la sucrerie.
En plus des restrictions en matière de produits phytosanitaires, l’initiative sur l’eau potable interdit aux agriculteurs l’achat de fourrages. Cela signifierait que 270’000 t de pulpes de betteraves de grande valeur ne pourraient plus être utilisées comme fourrage pourtant riche en énergie et peu couteux.
La production de betteraves biologique est une production de niche exigeante, qui nécessite beaucoup de travail et de temps. Peu de matières actives sont homologuées en cas d’attaque de ravageurs ou de maladies. En Suisse, la surface de betteraves bio est de 120 hectares, soit 0.7% de la surface totale de betteraves de 18'000 hectares. Même si la mise en œuvre de l’initiative ne respecte pas scrupuleusement le texte initial et que des substances actives issues de l’agriculture biologique étaient autorisées dans les prescriptions écologiques requises, la quantité de betteraves ne suffirait pas à maintenir une sucrerie.
Pour la branche sucrière, un seul scénario se dessine en cas d’acceptation de l’initiative : l’abandon de la culture de la betterave sucrière et la fermeture des deux sucreries d’Aarberg et de Frauenfed. Après le rejet de l’initiative par le Conseil national, la branche sucrière suisse compte sur la raison du Conseil des Etats et finalement du peuple suisse. La branche sucrière s’engage depuis longtemps et continue ses efforts pour une production sucrière efficiente, respectueuse de l’environnement et durable. Quiconque soutient cette initiative dangereuse envoie un signal clair contre la durabilité et la protection du climat !
Renseignements:
Sucre Suisse SA
Andreas Blank, Président du Conseil d’administration,
Tel. 079 334 35 26
Sucre Suisse SA
Guido Stäger, CEO,
Tel. 032 391 62 00
Fédération suisse des betteraviers (FSB)
Josef Meyer, Président,
Mobile 079 606 10 21