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Trésorerie vidée et nécessité d’agir en 12 points
Le dépouillement des données comptables le montre : la marge de manœuvre financière des exploitations jurassiennes est légèrement inférieure à la moyenne nationale, une différence particulièrement marquée en zone de plaine, selon les données de 2022. En tout, une exploitation sur cinq dans la région affichait une trésorerie nette globale négative à la fin de l’année 2022. Alors que 2023 a été marquée par une explosion des coûts de production, menant aux révoltes agricoles du début de l’année, 2024 laissait espérer une amélioration. La relative stagnation des coûts, associée aux premières revalorisations des prix à la production – à l’exemple des prix indicatifs du lait, de la viande et des céréales – aurait dû permettre une amélioration notable. Cependant, force est de constater que ce n’est pas le cas. La situation s’est même détériorée à bien des égards, selon les retours des agriculteurs et des fiduciaires cet automne.
Les causes de cette situation sont multiples. Du côté de la production végétale, l’année agricole et les pluies abondantes ont eu un impact négatif important sur les quantités et la qualité des cultures. La qualité des fourrages a également été affectée. Cet automne, les conditions météorologiques désastreuses empêchent de récolter correctement les dernières cultures, comme le maïs, le tournesol et les betteraves, et de respecter les exigences des programmes de politiques agricoles. Pour la production animale, la tension sur le marché du lait est palpable. Les prix de la viande se maintiennent à des niveaux corrects. Cependant, la production et la vente d'animaux via les marchés de bétail, qui sont habituellement des canaux rémunérateurs, sont gravement affectées par les crises sanitaires. La vague de la BVD (sérotype 3) expose de nombreux élevages jurassiens à des pertes financières et génétiques significatives. Bien que la caisse des épizooties rembourse les tests et les animaux morts, les pertes de production laitière, l’augmentation des avortements, les frais vétérinaires, et les pertes génétiques représentent un coup dur pour les familles. Ces pertes ne sont pas seulement financières, elles affectent directement la stabilité et l'avenir de leurs exploitations.
Les solutions sont complexes. Si les revendications pour des prix rémunérateurs et des réformes persistent en toile de fond, Agrijura exige des mesures urgentes. Les acteurs du marché, politiques, institutionnels et privés doivent prendre les décisions nécessaires pour pallier les difficultés réelles rencontrées par les familles paysannes jurassiennes. Agrijura ne se contente pas d’alerter : l’organisation propose 12 mesures concrètes pour sortir de l’impasse. Profitant de la Foire du Jura, ces propositions rappellent l’urgence de réponses adaptées aux défis auxquels font face les agriculteurs.
Voir communiqué en attaché pour :
12 mesures urgentes afin de pallier les impasses financières actuelles des exploitations agricoles jurassiennes
Communiqué de presse d'Agrijura
Contacts :
Nicolas Pape, Président d’Agrijura, 079 317 40 81
François Monin, Directeur d’Agrijura, 079 559 78 66