Le fait que l’initiant Armin Capaul soit parvenu à récolter quelques 120'000 signatures quasiment tout seul montre la sympathie dont bénéficie les animaux à cornes dans la population. AGORA estime toutefois que l’initiative part d’une hypothèse ne correspondant pas à la pratique. En effet, la décision entrepreneuriale de l’éleveur de laisser ou non des cornes à ses animaux n’est pas uniquement basée sur des considérations financières. Il s’agit au contraire d’un choix lié à des aspects de bien-être animal, de convictions personnels et de sécurité des hommes et des animaux.

Puisque ce ne sont pas uniquement des questions de coûts qui amènent les éleveurs à écorner leurs bêtes, l’acceptation de l’initiative créerait un biais financier en faveur des animaux à cornes et ainsi une forme de dirigisme malvenu. Ceci pourrait avoir plusieurs conséquences négatives :

- Le soutien aux cornes viendrait en concurrence avec d’autres aspects du bien-être animal. La part d’animaux détenus en stabulation libre risquerait de diminuer à l’avenir.

- Aujourd’hui déjà, plus de 20 % des accidents agricoles sont liés à l’élevage et, dans la moitié des cas, c’est l’exploitant qui est touché. Cette proportion risquerait d’augmenter si le nombre d’animaux à cornes devait croître.

- Le soutien aux cornes ne bénéficierait probablement pas d’un budget supplémentaire et viendrait donc concurrencer d’autres mesures de politique agricole.

- Chaque nouvelle mesure représente de la bureaucratie supplémentaire et va à l’encontre de l’objectif de simplification administrative dans la politique agricole.

En disant non à l’initiative pour les vaches à cornes, AGORA ne s’oppose pas au fait que des agriculteurs décident d’élever des animaux à cornes. Nous estimons cependant que cette question n’a rien à faire dans la Constitution, que les conséquences négatives exposées ci-dessus justifient un refus et que c’est au marché de valoriser les efforts supplémentaires réalisés avec un élevage sans écornage.

AGORA

Renseignements : Laurent Tornay, président, 079/244.45.44
Loïc Bardet, directeur, 079/718.01.88