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Bénéfice en recul pour Coop qui veut jouer sur les prix et le bio
19.02.2019 – Le géant helvétique de la distribution Coop a vu son bénéfice net reculer tandis que sa rentabilité opérationnelle s'est améliorée en 2018, tout comme son chiffre d'affaires.
(ATS/AGIR) - A l'avenir, la société coopérative veut jouer sur deux tableaux en même temps: les prix bas, avec notamment sa marque Prix Garantie dont l'assortiment va s'agrandir, mais aussi le bio. Elle ambitionne ainsi un chiffre d'affaires de 2 milliards de francs en 2025 rien que pour les produits estampillés Naturaplan.
En 2018, le bénéfice net a diminué de 2,6% à 473 millions de francs en 2018, a fait savoir l'entreprise lors d'une conférence de presse mardi à Muttenz. Il s'établit en-dessous du niveau de 2016, lorsqu'il s'élevait à 475 millions de francs. En revanche, l'Ebitda s'est élevé à 2,1 milliards de francs, soit une progression de 5,5%.
Comme annoncé en janvier, Coop a réussi à augmenter ses ventes. Le chiffre d'affaires a pour la première fois dépassé la barre des 30 milliards de francs, à 30,7 milliards, soit une hausse de 5%.
C'est le commerce de détail qui a réalisé la plus grosse partie des ventes, avec 17,7 milliards de francs, en hausse de 1,9%. Dans les supermarchés, la progression a été plus légère: +0,8% à 10,4 milliards de francs. La fréquentation de ces enseignes s'est accrue de plus de 3%.
Ce sont dans les allées des magasins que se jouera un des défis du groupe: progresser à la fois sur les prix bas, et à l'autre bout du segment, sur les produits bio.
En 2018, rien que les produits bios ont progressé de plus de 19% à 1,7 milliard de francs. "Au moins un produit bio se trouve dans plus d'un tiers des paniers clients", a relevé Philipp Wyss, vice-président de la direction générale, en charge du marketing et des achats. "C'est un chiffre élevé".
Les produits Naturaplan ont ainsi enregistré 1,2 milliard de chiffre d'affaires l'an passé, soit une progression de 17,2%.
Côté bas prix, Coop a annoncé que l'assortiment de sa marque Prix Garantie serait étoffé de 100 articles cette année. La gamme en comprend actuellement 500. Joos Sutter, président de la direction générale de Coop, a indiqué que le groupe avait mené de bonnes discussions avec les fournisseurs pour pouvoir baisser les prix. "Le prix est une question importante", a-t-il souligné.
A la question de la concurrence accrue en centre-ville, avec par exemple la coopération de Lidl et Loeb à Berne et Bienne, mais aussi l'arrivée d'Aldi à la gare de Lausanne, Joos Sutter assure qu'en tant que coopérative, des efforts sur les prix sont faits.
Ainsi 40 millions d'investissements ont été réalisés en 2018 dans les baisses de prix, notamment sur internet. De plus, "dans les gares, les produits 'convenience' (de dépannage), à emporter, marchent très bien".
La croissance du chiffre d'affaires de "l'autre géant orange" a aussi été portée par le commerce de gros. Il a enregistré une forte progression, +9% à 14,2 milliards de francs. Les acquisitions ont contribué pour moitié à la croissance.
La filiale Transgourmet, qui a vu son chiffre d'affaires bondir de 6,9% à 9,7 milliards, a "consolidé sa position de deuxième entreprise de collecte et de livraison en gros en Europe". Joos Sutter s'est félicité de "l'excellente couverture du territoire allemand sur le marché des boissons dans le cadre de la coentreprise avec le groupe Oetker".
Concernant la Suisse romande, M.Sutter a indiqué que "c'est un marché qui grandit bien, mais il n'est pas simple. L'année dernière, la conjoncture fut moins bonne".
Si le format spécialisé Update Fitness a enregistré une croissance de 24,7% avec 22 millions de chiffre d'affaires en 2018, le groupe ne prévoit pas d'ouverture de salle de sport de ce format en Suisse romande cette année.
Pour 2019, la direction de Coop se veut "optimiste", malgré le contexte international incertain.
Auteur : ATS/AGIR