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La jeunesse du monde entier est appelée à défiler vendredi pour réclamer aux adultes des actions fortes pour le climat.
13.03.2019 – "En 2050 vous serez morts, pas nous"…
(ATS/AGIR) - "Nous faisons grève pour dire à nos gouvernements de faire leurs devoirs et de nous montrer des preuves", dit l'appel publié sur Facebook. Des preuves que le monde prend les mesures nécessaires pour limiter le réchauffement à un maximum de +2°C par rapport à l'ère pré-industrielle, comme prévu par l'Accord de Paris.
Il s'agira d'un test pour une mobilisation inédite inspirée par l'adolescente Greta Thunberg.
Jusqu'à présent, l'appel à la mobilisation hebdomadaire lancé par la militante suédoise, qui manifeste seule tous les vendredis depuis l'été devant le parlement à Stockholm, a été suivi dans quelques pays, notamment en Suisse, en Belgique ou en Allemagne, où les jeunes ont manifesté par milliers.
En Suisse, des manifestations à l'initiative des jeunes avaient ainsi rassemblé plus de 38'000 personnes le 2 février à travers tout le pays. La précédente manifestation avait mobilisé 22'000 personnes le 18 janvier.
Mais pour cette "grève mondiale pour l'avenir" du 15 mars, lycéens et étudiants se préparent à quitter leurs salles de classe de Sydney à Paris, de Tokyo à Montréal, de Hong Kong à Kampala.
"Pour l'instant, les dirigeants disent simplement qu'ils vont essayer de faire de leur mieux", notait récemment Greta Thunberg au Forum économique mondial (WEF) de Davos (GR). Pas suffisant parce que "notre maison brûle": "je veux que vous commenciez à paniquer".
Selon FridaysforFuture, nom du mouvement de l'adolescente suédoise, plus d'un millier de rassemblements sont prévus dans une centaine de pays, dont dans une vingtaine de villes de Suisse. Difficile toutefois de savoir si les jeunes seront plus d'une poignée dans beaucoup de ces villes.
"Ce moment est très important, pas seulement en terme du nombre de jeunes gens qui feront grève, mais pour les conversations que cela va provoquer dans les familles, entre amis et dans les écoles", commente Karen O'Brien, sociologue de l'université d'Oslo. "Le test du mouvement ne sera pas la taille de la foule (...) mais dans les actions prises dans la société en réponse à la crise climatique".
En clair, ces jeunes ont-ils une chance de faire bouger les choses ? "Ce sont les électeurs de demain", ils sont regardés "avec intérêt" par les partis politiques et les groupes intérêt, répond Sébastien Treyer, directeur général de l'Institut du développement durable et des relations internationale (IDDRI).
Plusieurs responsables politiques, en Allemagne, au Royaume-Uni ou à Hong Kong, ont bien essayé de renvoyer ces jeunes à leurs études, certains évoquant des conséquences en cas d'école buissonnière.
"Bien sûr, il y en a qui ne nous prennent pas au sérieux, en disant qu'on est jeune et qu'on ne sait pas de quoi on parle", constate Adélaïde Charlier, lycéenne belge de 18 ans. "Moi je leur dis que justement on s'informe, et en s'informant on a remarqué qu'on était loin de nos buts (...), qu'on est en train de foncer dans le mur", ajoute la jeune fille, estimant toutefois que leur "cri" est "de plus en plus" entendu.
L'ONG 350.org espère pour sa part qu'il y aura "un avant et un après" 15 mars. "Cette grève mondiale sera un tournant dans l'histoire mondiale, un moment où les adultes apprendront à suivre leurs enfants", estime Nicolas Haeringer.
Auteur : ATS/AGIR