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La propagation des sécheresses est difficile à prévoir
25.03.2024 – L'évolution d'une sécheresse est plus difficile à prévoir qu'on ne le pensait jusqu'à présent. Lorsqu'il ne pleut pas pendant longtemps, le niveau des rivières se comporte différemment de celui des eaux souterraines, selon une étude de l'institut WSL.
Pour la gestion de l'eau, par exemple dans l'agriculture, il est important de comprendre comment les sécheresses se propagent exactement, écrit l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL) dans un communiqué publié lundi.
Dans leur étude, publiée dans la revue Geophysical Research Letters, les chercheurs ont montré qu'un déficit pluviométrique entraîne dans un cas sur trois une baisse du niveau des rivières, ce qui a des répercussions négatives sur la nappe phréatique dans 40% des cas. Les données de 70 bassins fluviaux d'Europe centrale ont servi de base à ces conclusions.
Avec une telle propagation aux nappes phréatiques, les conséquences des sécheresses deviennent plus graves, notent les auteurs. Elle ne peut plus être compensée par le pompage d'eau pour l'irrigation.
Plus l'absence de pluie persiste, plus la sécheresse s'étend dans l'espace. Mais à la surprise des chercheurs, cela ne concerne que le niveau des rivières, et non des nappes phréatiques. Même lorsque les rivières sont asséchées, les nappes phréatiques voisines peuvent encore être partiellement remplies.
Une multitude de facteurs
Les différences de structure du sol expliquent ce phénomène, selon le WSL. Comme les matériaux poreux laissent l'eau s'infiltrer plus rapidement que les sols argileux, la propagation de la sécheresse peut être retardée dans certaines régions. En outre, les aquifères peuvent stocker beaucoup d'eau, raison pour laquelle ils ne sont souvent pas touchés par la sécheresse.
"La multiplicité des facteurs d'influence rend difficile de prédire avec précision si une période de sécheresse prolongée va entraîner un assèchement des rivières ou un manque d'eau souterraine", conclut Manuela Brunner, auteure de l'étude, citée dans le communiqué.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)