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Le bananier fournit de la fibre pour des textiles naturels
03.01.2019 – Les chercheurs de la Haute école de Lucerne ont examiné le potentiel des tiges de bananiers.
(ATS/AGIR) - Le bananier n'est pas un arbre mais une plante herbacée dont les tiges ne portent qu'une seule fois des fruits. Après la récolte, il est toutefois dommage de les brûler, car elles comportent des fibres naturelles semblables au jute ou au lin. Les plants de bananiers présentent en outre l'avantage de ne pas nécessiter de surfaces de culture supplémentaires. Plus de 100 millions de tonnes de bananes sont récoltées chaque année dans le monde.
Une équipe de recherche internationale, emmenée par Tina Moor, de la Haute école en design & art de Lucerne, a donc examiné la possibilité de faire d'une pierre deux coups. Elle entend créer des textiles à partir de déchets des cultures de bananes. Les chercheurs ont essayé différentes techniques pour rendre plus souples les fibres rugueuses des bananiers. Tina Moor a produit différentes pièces de textile sur un métier à tisser, comme décrit dans un article du magazine de la haute école. "Si l'on veut utiliser les fibres de bananiers comme vêtement, un traitement de surface est nécessaire", explique à Keystone-ATS Andrea Weber-Marin, qui a participé au projet. "Nous avons déjà quelques idées pour rendre ces fibres plus souples". La prochaine étape serait, poursuit Andrea Weber-Marin, d'examiner comment ce processus pourrait être standardisé pour une production industrielle et quels en seraient les coûts. "Comme il s'agit d'un déchet de la production alimentaire, la fibre reste sans doute concurrentielle en terme de coûts, malgré une étape de raffinage", estime la chercheuse.
Les fibres de bananier pourraient à l'avenir couvrir en tout cas une partie des besoins en coton et ainsi libérer des surfaces pour la production alimentaire, selon elle: "Il s'agirait en tout cas d'un bon complément à la palette des textiles naturels." Les nouvelles fibres peuvent être teintes de la même manière que le coton, tout en étant plus résistantes, comme celles de chanvre ou de lin. Sans étape de raffinage, les fibres de bananier peuvent d'ores et déjà être apprêtées sous forme de tapis ou pour renforcer des matériaux composites.
Ce projet n'est qu'un premier pas. Pour que ce produit parvienne à percer, il faut dans les pays de production des partenaires forts désireux d'investir dans l'infrastructure nécessaire, souligne encore Tina Moor.
Auteur : ATS/AGIR