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Les marchés de Noël sont en en plein essor en Suisse romande
06.12.2018 – Cependant, avec la multiplication de ces manifestations un risque de cannibalisation plane.
(ATS/AGIR) - Vin chaud, raclette, objets d'artisanat, les marchés de Noël de Suisse romande attirent chaque année de plus en plus le chaland. A Montreux, où se tient le plus grand marché de la région, l'événement a attiré 530'000 visiteurs en 2017, chiffre qui a doublé en l'espace de dix ans. L'engouement est similaire à Lausanne, où 350'000 personnes ont profité de la manifestation en 2017, soit une hausse de 75% sur trois ans. Cela s'explique en partie par l'extension de la taille du marché, qui est passé de 50 à 80 chalets ainsi que de sa durée, de quatre à cinq semaines, a expliqué à AWP Florian Schmied, directeur du Marché de Noël de Lausanne. Pour la première fois, Genève aura elle aussi son premier grand marché de Noël, dès aujourd’hui aux Bastions et table sur 250'000 visiteurs.
Avec des dépenses évaluées à plus de 30 millions de francs, les retombées économiques sont à la mesure de la renommée gagnée par le marché de Noël de Montreux depuis sa première édition en 2003. Les visiteurs dépensent en moyenne 66 francs sur le marché, selon une enquête dirigée par la professeure Miriam Scaglione, menée par l'Institut Tourisme de la HES-SO Valais. "Les gens viennent majoritairement pour l'ambiance, seulement 15% sont là pour faire des achats", a-t-elle toutefois fait remarquer. Du côté de Lausanne, on estime l'impact financier à 4 millions pour les commerçants, selon les données du Service de la promotion économique et du commerce du canton de Vaud. Mesuré à l'aune des nuitées hôtelières, qui ont bondi de 10% en l'espace de trois ans, le marché de Noël de Lausanne a également une influence importante sur l'attrait touristique de la ville. "Nous avons déjà des tours opérateurs italiens qui réservent des voyages à Lausanne", s'est félicité Florian Schmied.
Rien que dans le canton de Vaud, le site loisirs.ch répertorie plus d'une trentaine de marchés de Noël et les autres cantons romands ne semblent pas en reste avec une pléthore d'événements sur cette période. Miriam Scaglione met d’ailleurs en garde contre un risque de dilution en lien avec cette multiplication. "Les anciens marchés ont la vie dure mais les nouveaux risquent de se cannibaliser".
Bref, dans un contexte où l'e-commerce gagne de plus en plus d'ampleur, les marchés de Noël semblent afficher une bonne résistance. Une situation qui ne surprend par Florian Schmied. "Nos recettes essentielles sont faites avec les points de restauration (...). La fête entre amis ne se fera jamais par le e-commerce".
Auteur : ATS/AGIR