Planter plus de fleurs pour améliorer le quotidien des abeilles

16.08.2023 – Les abeilles mellifères et sauvages manquent de nourriture. Forte de ce constat, la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL) et abeilles.ch ont choisi de développer des outils pour créer davantage de surfaces fleuries, bénéfiques pour ce type d'insectes.

"En Suisse, pour les abeilles mellifères, comme pour les abeilles sauvages, les sources de nourriture sont insuffisantes. Il en va de même pour les habitats, en dépit des nombreuses incitations", explique Dominik Füglistaller, agroécologue à HAFL à Zollikofen (BE), dans un communiqué envoyé mardi.

Ces insectes sont sous pression à cause des maladies, des parasites, du changement climatique, de l'agriculture intensive et de la malnutrition, et cela a de graves conséquences pour l'homme, selon M. Füglistaller : "Sans la pollinisation des cultures et des plantes sauvages par les abeilles mellifères et sauvages, le rendement de l'agriculture diminue, ainsi que la biodiversité végétale dans son ensemble."

Soutien fédéral

La HAFL et abeilles.ch ont donc lancé un nouveau réseau de conseil, dont l'objectif est de créer davantage de surfaces fleuries de qualité. Le projet est soutenu par l'Office fédéral de l?agriculture.

En 2014, le Conseil fédéral a élaboré un plan de mesures nationales pour la santé des abeilles qui exige, en plus de la recherche sur la question, la promotion des conditions d?existence des pollinisateurs, par exemple par des bandes fleuries. Des zones tampons sans produits phytosanitaires ont également été mises en place.

Malgré cela, il y a encore trop peu de nourriture et d'habitats pour les abeilles. "Et pourtant, les agriculteurs oeuvrent déjà beaucoup pour les abeilles, avec les surfaces de promotion de la biodiversité et les programmes apicoles", précise Dominik Füglistaller.

Soutien de la base

Une enquête réalisée par les promoteurs du projet indique qu'environ 80 % des 140 agriculteurs interrogés seraient d?accord de mettre en oeuvre plusieurs mesures permettant d'offrir davantage de fleurs aux abeilles. Il s'agirait notamment de revaloriser les prairies, les pâturages et les haies ou encore d?aménager des bandes semées. En contrepartie, les personnes interrogées souhaitent un soutien financier et des conseils.

"Au cours des trois prochaines années, nous mettrons en place un réseau de conseil", indique encore M. Füglistaller, coresponsable du projet. Ce réseau sera élaboré en collaboration avec des écoles
d'agriculture, des services de conseil cantonaux et des institutions de recherche et de conseil.

Des exploitations agricoles d'importance seront également choisies et leurs responsables formés pour transmettre à d'autres exploitations leur savoir-faire.

Auteur : ATS