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Sangliers venus de l’est et peste porcine africaine: la Confédération prend la question au sérieux
11.12.2018 – Bien qu’aucun cas de peste porcine africaine n’ait été découvert en Suisse à ce jour, l’OFAG fait le point sur la production et l’importation de viande de sanglier vecteur potentiel du virus.
(AGIR) - La peste porcine africaine, actuellement très répandue dans les pays baltes et en Russie, s’est étendue ces dernières années et derniers mois en direction de l’ouest de l’Europe, notamment en République tchèque et en Belgique, et par conséquent se rapproche de la Suisse. Le sanglier et la viande contaminée de cet animal sont parmi les principaux vecteurs du virus, informe l’OFAG dans son bulletin du marché de la viande de novembre. Selon l’association Wildtier Schweiz, la transmission du virus entre animaux en liberté est avant tout un problème d’ordre régional car le virus de la peste porcine africaine, très résistant dans l’environnement, augmente le risque de contagion dans les régions concernées. Selon l’OFAG, si la maladie se déclare dans une région, il faut donc intervenir le moins possible afin d’éviter que les sangliers se déplacent et propagent la maladie. Et de préciser que l’homme contribue d’une façon déterminante à la progression de la maladie sur de vastes étendues, notamment par l’importation d’objets ou de produits contaminés. La viande de sanglier infectée peut, par conséquent, également être à l’origine de l’introduction involontaire de virus en Suisse.
Pendant la période courant jusqu’à septembre 2018, si la majeure partie de la viande de sanglier avait pour provenance des pays où aucun cas de peste porcine africaine n’a été déclaré, soit l’Autriche (25 %), l’Allemagne (21 %) ou la Slovénie (18 %), 13 % de viande provenait aussi de République tchèque, mais uniquement des zones indemnes de la maladie, précise le bulletin de l’OFAG.
Sur le plan des quantités, les importations ont augmenté ces dernières années et se chiffrent à 276 tonnes pour la période comprise entre janvier et septembre 2018, soit 6 % de plus que pour l’année 2012, mais légèrement moins que l’année dernière. Cette viande demeure cependant un produit de niche puisqu’elle représente moins de 0,1 % de la consommation totale. L’augmentation des importations s’est accompagnée l’an dernier d’une hausse du nombre des sangliers abattus en Suisse, ce qui s’est traduit par un accroissement des volumes de viande (200 tonnes d’équivalent de viande fraîche l’an dernier). La part de la viande indigène reste pourtant inférieure à 40 % (38 % en 2017). En Suisse, la chasse au sanglier a principalement pour but de réguler les populations de cet animal, si bien que l’on peut considérer la viande de sanglier comme un sous-produit de la chasse, note l’OFAG.
Au niveau des ventes, la viande de sanglier peut s’acheter dans le commerce de détail. Mais seules 23 tonnes en ont été écoulées par ce canal l’année dernière, et 26 tonnes cette année. Le sanglier se vend majoritairement sous forme de steaks, de tranches, de jambon cru ou de ragoût. La part de la viande importée s’est réduite l’année en cours, passant de 34% à 23 %. Les volumes écoulés par le commerce de détail ont constitué en 2017 environ 8% de l’ensemble de l’offre (533 tonnes). En Suisse, constate enfin l’OFAG, la majeure partie de la viande de sanglier est consommée soit dans la restauration, soit par l’intermédiaire de la vente directe.
La peste porcine africaine est une maladie virale extrêmement contagieuse dont l’issue est généralement fatale pour l’animal. Elle affecte le cochon domestique et le sanglier. Cette maladie ne menace pas la santé humaine. Les cochons, explique l’OSAV, peuvent attraper la maladie en consommant des restes de repas (viande ou charcuterie), par contact avec des objets contaminés (véhicules servant au transport, aliments, paille, vêtements, chaussures ou bottes, mais aussi outils ou trophées de chasse introduits en Suisse), ainsi que par contact avec des cochons ou des sangliers porteurs de la maladie.
Plus d’information:
www.blw.admin.ch/blw/fr/home/markt/marktbeobachtung/fleisch.html
Auteur : AGIR