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Une soufflerie pour lutter contre le gel de printemps dans les vignes valaisannes
11.01.2019 – Trois vignerons valaisans ont acheté une soufflerie mobile qu'ils ont testée avec succès.
(ATS/AGIR) - Les vignerons ont utilisé pour la première fois le ventilateur géant sur quatre hectares de leur vignoble par une nuit de fin avril 2017 où le thermomètre indiquait moins deux degrés. En brassant l'air plus chaud avec les couches plus froides situées en dessous, la soufflerie a augmenté de trois à cinq degrés la température menaçant les cultures au sol et ainsi empêché que le gel ne se dépose sur les grappes. "Nous sommes les premiers en Suisse à l'avoir achetée et nous en sommes très satisfaits", témoigne l'un d'eux, le vigneron-pépiniériste Matthieu Vergère.
"En 2018, il n'y a heureusement pas eu de gel et nous n'avons pas utilisé la soufflerie dans nos vignes. Je l'ai en revanche employée en mai par une température proche de zéro en pépinière, pour protéger des plants de vigne. Là encore, l'essai a été concluant", poursuit Matthieu Vergère. Selon les trois vignerons, elle est efficace jusqu'à moins quatre degrés. En cas de gros gels comme en avril 2017, elle doit être impérativement couplée à une source de chaleur au sol, de type chaufferettes.
La soufflerie mobile mesure une dizaine de mètres une fois déployée sur le vignoble. "Elle est montée et démontée en un quart d'heure et consomme environ huit litres de mazout durant une nuit d'utilisation", détaille Matthieu Vergère. Les trois viticulteurs ont déboursé 40'000 francs au total pour acquérir l'engin conçu par une entreprise néo-zélandaise et déjà testée "avec succès notamment en Allemagne et en Autriche". Ensemble, ils cumulent quelque cinquante hectares de vignes entre Chamoson et Vétroz.
Après les gros gels de 2017, l'intérêt était grand dans la branche. "Nous avons reçu beaucoup de téléphones et de questions de collègues intéressés. Aujourd'hui, l'intérêt est retombé alors qu'à mon avis la méthode est efficace et moins chère et plus écologique que d'autres", note Matthieu Vergère. Pour sa part, l'Etat du Valais a choisi de ne pas miser sur la soufflerie, qui ne "garantit pas une lutte efficace en cas de gros gels", souligne Laurent Maret, chef de l'office des améliorations structurelles. La méthode est jugée toutefois intéressante pour les pépiniéristes. Le canton préfère l'aspersion d'eau, certes coûteuse mais "éprouvée depuis soixante ans". Les installations doivent être modernisées et l'Etat a décidé de libérer des moyens financiers pour cela, indique Jacques Rossier, chef de l'office d'arboriculture et cultures maraîchères. Efficace en plaine, l'aspersion l'est beaucoup moins sur les coteaux où les ressources en eau manquent et les glissements de terrain redoutés. En collaboration avec la Haute école d'ingénierie de la HES-SO Valais à Sion, le canton étudie donc aussi un nouveau moyen de lutte: les chaufferettes à pellets, "combustible local et renouvelable".
Auteur : ATS/AGIR