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Consultation ouverte en vue d'une meilleure régulation du loup
27.03.2024 – Les loups doivent pouvoir être mieux régulés. Après avoir approuvé le tir préventif de ces canidés en novembre dernier pour une durée limitée, le Conseil fédéral a mis mercredi en consultation cette modification ainsi que d'autres prévues. Le délai court jusqu'au 5 juillet.
Ces modifications font suite à une révision de la loi sur la chasse terminée en 2022 par le Parlement. Ayant pour but de réduire les conflits survenant entre l'agriculture de montagne et le loup, les Chambres ont décidé d'introduire la régulation préventive de la population de loups ainsi que de conserver les corridors faunistiques et les biotopes de la faune sauvage.
Afin de prévenir rapidement les dégâts, le gouvernement a décidé en novembre déjà d'autoriser pour une durée limitée le tir préventif du loup. Les tirs sont autorisés chaque année, entre le 1er septembre et le 31 janvier. Exceptionnellement, des tirs peuvent être autorisés à certaines conditions en été pour préserver le bétail, soit après que des dommages ont été occasionnés.
Les cantons doivent au préalable demander l'autorisation de l'Office fédéral de l'environnement (OFEV). L'assentiment de ce dernier n'est pas nécessaire quand les cantons décident d'abattre des loups isolés qui représentent un danger pour l'Homme.
Le but de cette régulation est de permettre une coexistence durable entre les humains et le prédateur. Les canidés doivent redevenir craintifs face aux hommes et aux animaux de rente tout en maintenant une population adaptée.
Le loup reste une espèce protégée. Les cantons ne peuvent autoriser de tirs proactifs que si la meute représente un danger ou a causé des dommages, avait rassuré le ministre de l'environnement Albert Rösti. Malgré les critiques soulevées, il poursuit sur sa lancée.
38 loups tués
Entre le 1er décembre et le 31 janvier derniers, les cantons ont tiré 38 loups au total. Au début de la période de régulation préventive, la Suisse comptait plus de 300 loups et plus de 30 meutes. Aujourd'hui, elle abrite environ 250 loups et une trentaine de meutes, informe le gouvernement.
Le nombre de loups tirés correspond presque à la moitié des tirs autorisés par l'OFEV, soit au total douze meutes entières et jusqu'à deux tiers des jeunes loups de six autres meutes. En raison des recours déposés par des organisations de protection de l?environnement, les cantons des Grisons et du Valais ont dû suspendre en partie les tirs en décembre. L'effet de la régulation ne pourra être évalué que lors de la prochaine période d'estivage.
La régulation de la population de loups deviendra une tâche permanente, insiste le Conseil fédéral. Une protection efficace des troupeaux reste essentielle dans les régions peuplées par les loups. La Confédération continue à soutenir financièrement les mesures correspondantes. Pour 2024, le Parlement a accordé à cet effet un crédit de 7,5 millions de francs.
Bouquetins et castors aussi
La révision de la loi prévoit aussi des interventions concernant des espèces protégées. Il doit être possible de réguler les colonies de bouquetins de façon préventive, en automne. La prévention et l'indemnisation des dommages causés par la faune sauvage sont aussi inscrites. Cela concerne les dégâts occasionnés par les grands prédateurs aux animaux de rente et ceux causés par les castors aux infrastructures.
Concernant la protection des troupeaux, une réorganisation est prévue. L'objectif est de donner davantage de compétences aux cantons et d'alléger les procédures administratives. En outre, le projet prévoit de faire figurer, d'entente avec les cantons, les corridors faunistiques d'importance suprarégionale dans un inventaire national. Il s'agit également de définir des mesures dans le but de maintenir et de rétablir la connectivité de ces passages clés pour la migration de la faune.
Un soutien financier à la protection des biotopes dans les zones protégées nationales est encore inclus, c'est-à-dire dans les districts francs fédéraux ainsi que dans les réserves fédérales d'oiseaux d'eau et de migrateurs. Enfin, le projet prévoit une aide financière pour la gestion des espèces à l'origine de conflits, avec le développement d'un meilleur service de conseil aux cantons en la matière.
Avec ce projet, le Conseil fédéral répond à des préoccupations liées à la fois à la détention d'animaux de rente et à la protection des biotopes des mammifères et des oiseaux sauvages, indique-t-il dans un communiqué. L'entrée en vigueur des modifications de l'ordonnance correspondante est fixée au 1er février 2025.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)