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Le Conseil fédéral veut mieux protéger la dignité animale
12.08.2020 – La dignité animale doit être mieux protégée, estime mercredi le Conseil fédéral. Il a mis en consultation un contre-projet direct qui reprend les éléments centraux de l'initiative "Non à l'élevage intensif".
Le gouvernement soutient l'objectif principal du texte lancé par la présidente de la Fondation Franz Weber, Vera Weber. Le principe général de bien-être de tous les animaux sera inscrit dans la Constitution.
De plus, le Conseil fédéral propose d'inscrire dans la Constitution des critères sur le bien-être des animaux de rente: hébergement respectueux, sorties régulières, conditions respectueuses lors de l'abattage. Les exigences minimales dans ces trois domaines seront renforcées pour tous les animaux de rente.
Tous les bovins détenus à l'attache devront soit être détenus en stabulation libre, soit pouvoir sortir à l'air libre chaque jour. Les aires de repos des porcs devront être recouvertes de litière afin d'améliorer leur résistance aux maladies et réduire le recours aux médicaments et aux antibiotiques.
Pas de normes bio
Le gouvernement juge l'initiative sur l'élevage intensif excessive. Le texte demande à la Confédération de fixer des critères sur un hébergement et des soins respectueux des animaux, l'accès à l'extérieur, l'abattage et la taille maximale des groupes par étable.
La référence minimale serait le cahier des charges 2018 de Bio Suisse. L'importation d'animaux et d'aliments d'origine animale devrait aussi répondre aux nouveaux critères.
Ces normes relèvent du droit privé, précise le Conseil fédéral. Et une extension aux importations serait incompatible avec les accords commerciaux et difficilement réalisable.
La consultation est ouverte jusqu'au 20 novembre.
L'avis de l'Union suisse des paysans (USP) sur le contre-projet du Conseil fédéral
Dans un communiqué, l'USP critique la contre-proposition du Conseil fédéral à l'initiative sur l'élevage intensif. Premièrement, relève l'USP que pour le Conseil fédéral, la protection des animaux s'arrête à la frontière ; deuxièmement, ces nouvelles dispositions réduisent la possibilité de se différencier grâce aux divers labels garantissant le bien-être animal. ; et troisièmement, les nouvelles dispositions soulèvent des interrogations non seulement quant aux coûts supplémentaires qu’elles engendreraient, mais aussi en ce qui concerne leur mise en œuvre sur les exploitations. L'Unionsuisse des paysans va maintenant examiner en détail le document de consultation.
L'avis de la Protection Suisse des Animaux (PSA) sur le contre-projet du Conseil fédéral
La PSA salue la volonté du Gouvernement suisse d'inclure le bien-être de tous les animaux comme un principe dans la Constitution, comme l'écrit l'agence de presse ATS. Toutefois, la PSA critique dans sa communication le manque de dispositions concrètes dans les domaines de l'élevage (libre circulation, exercice et pâturage) ainsi que du transport et de l'abattage. La PSA critique également le fait que les produits issus de la cruauté envers les animaux dans l'élevage industriel soient toujours importés en Suisse sans entrave.
Auteur : ATS/AGIR