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L'oïdium du blé a été propagé par l'être humain
04.08.2022 – C'est l'être humain qui est responsable de la propagation mondiale de l'oïdium du blé. Des chercheurs zurichois montrent à l'aide d'analyses génétiques que la diffusion de cette maladie fongique a suivi les voies commerciales depuis l'apparition de l'agriculture il y a 10'000 ans.
L'équipe de Thomas Wicker et Beat Keller à l'Université de Zurich (UZH) a comparé le patrimoine génétique de 172 variantes d'oïdium du blé (Blumeria graminis) provenant de treize pays sur quatre continents. Ils ont pu établir que ce champignon est né il y a plus de 10'000 ans au Proche-Orient, là où l'agriculture et la domestication du blé trouve aussi leur origine.
A l'âge de la Pierre et du Bronze, l'agriculture s'est propagée en Europe et en Asie, et l'oïdium avec elle, selon ces travaux publiés dans la revue Nature Communications.
Avec les migrations et le commerce, le parasite a conquis sans cesse de nouveaux territoires: il y a 300 ans, des colons européens l'ont ainsi introduit en Amérique du Nord et du Sud, a indiqué l'UZH dans un communiqué.
Les scientifiques ont mis en évidence de fréquentes hybridations qui ont permis une évolution accélérée et augmenté la pathogénicité de l'oïdium. Les souches eurasiennes se sont ainsi hybridées avec des espèces américaines inconnues.
Plus récemment, au XXe siècle, le commerce a amené ces hybrides américains au Japon, et des hybrides européens en Chine. L'oïdium du blé est la huitième maladie causant le plus de dommage au blé. Elle peut engendrer des pertes économiques annuelles de l'ordre de 7% à 20%.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)