Pesticides : L’agriculture en sempiternel bouc émissaire

06.11.2020 – Le Conseil national vient de rejeter deux initiatives anti-pesticides. L’occasion de dénoncer la stigmatisation injuste dont fait l’objet l’agriculture dans ce domaine.

L’agriculture continue à être accusée d’être le principal pollueur de notre pays. Or, comme l’ont démontré plusieurs études, ce secteur n’est responsable que de moins d’un pour cent de la pollution des lacs et des rivières. On passe par là sous silence le fait que les 99 pour cent restants sont dus à d’autres polluants, que ce soit en termes de nombre de molécules ou de masse.

Il aura fallu neuf heures à nos parlementaires pour dire un double non à des initiatives anti-pesticides. Aucun contre-projet n’est prévu, les dispositions en vigueur au niveau national ayant été jugées suffisantes. Il appartiendra dès lors au peuple de trancher sur ces objets lors d’une future votation.

Le Conseil fédéral par la voix de Guy Parmelin a rappelé que notre pays s’était déjà doté d’un plan visant à la réduction des pesticides. Il a demandé à ce que l’on attende de pouvoir en évaluer les effets avant d’introduire davantage de contraintes en la matière. Le Président de l’UDC, Albert Rösti, s’est quant à lui insurgé contre ce qu’il a considéré comme des «attaques intolérables contre le monde paysan».

Invitée le 29 octobre 2020 sur les ondes de la RTS-La Première, Nathalie Chèvre, écotoxicoloque et maître d’enseignement et de recherche à l’Université de Lausanne, a pour sa part souhaité une prise de conscience bien plus large de l’impact des pesticides sur l’environnement et sur ceux qui les utilisent. Elle a notamment évoqué le rôle des pesticides domestiques et des pesticides issus des industries comme source de pollution. 29.10.2020 – RTS, On en parle - Guichet: les pesticides

Auteur : AGIR