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Une guêpe asiatique pour lutter contre la mouche suzukii
04.09.2023 – Pour la première fois en Suisse, un essai de lutte contre la drosophile du cerisier (Drosophila suzukii) va être mené à l'aide d'un antagoniste naturel provenant de sa région d’origine en Asie de l’Est. Un millier de guêpes parasitoïdes Ganaspis brasiliensis vont être disséminées dans le Jura et au Tessin.
Cette semaine, des scientifiques d’Agroscope et du Centre for Agriculture and Bioscience International (CABI) à Delémont relâcheront, à des endroits choisis des cantons du Jura et du Tessin, 800 à 1000 de ces guêpes adultes à proximité immédiate de fruits attaqués par la drosophile du cerisier. Ces guêpes vont parasiter les larves du ravageur qui seront ainsi décimées.
Après la dissémination, les chercheurs procéderont à un monitoring approfondi de la région et examineront si la guêpe parasitoïde est en mesure de s’établir en Suisse. On pourrait donc disposer à moyen, voire à long terme, d’un antagoniste naturel de la mouche suzukii.
L'objectif est de réduire naturellement la taille des populations et de diminuer ainsi les dégâts causés à la production agricole sans utilisation de produits phytosanitaires supplémentaires. Cela est particulièrement utile dans les vergers à hautes tiges, qui sont difficiles à protéger, a indiqué Agroscope lundi dans un communiqué.
Première suisse
La particularité de cette opération, par rapport aux disséminations antérieures de guêpes parasitoïdes pour lutter contre la punaise marbrée à Zurich ou une cochenille farineuse en Valais, est que Ganaspis brasiliensis n’est pas encore présente sur le territoire suisse. Il s’agit ainsi du premier auxiliaire exotique utilisé en Suisse depuis l’entrée en vigueur de l’ordonnance sur la dissémination dans l’environnement de 2008 dans le cadre de la lutte biologique contre les ravageurs.
La même démarche a déjà été appliquée au cours des trois dernières années en Italie, aux États-Unis et cette semaine en France. Les premiers résultats obtenus dans ces pays permettent d’être optimistes, selon Agroscope.
La drosophile du cerisier est connue comme ravageur invasif depuis 2008 en Amérique du Nord et en Europe. En Suisse, où elle ne possède pas d’ennemis naturels efficaces, elle a été détectée pour la première fois en 2011.
Ici, elle est la seule espèce de mouches à fruits dont les femelles déposent les œufs dans des fruits intacts, en cours de maturation, qui ne peuvent plus être vendus par la suite. Elle cause ainsi des dommages économiques importants à l’agriculture locale, surtout aux baies, aux fruits à noyau et à la vigne.
Comme elle s’attaque aussi aux fruits sauvages en dehors de la production agricole, des mesures à grande échelle et à long terme sont jugées nécessaires.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)